
Le DVD du film Walkyrie vient de sortir en Allemagne.En France, il sortira fin septembre.
C’est l’occasion de revenir sur une désinformation médiatique tout à fait choquante. Au moment où le film était en tournage que n’a-t-on pu lire dans la presse française contre le film et contre Tom Cruise, critiqué pour ses convictions religieuses !
Les documentaires qui accompagnent le film sur le DVD montrent clairement :
Le film a engrangé plus de 200 millions de dollars de recettes, pour un budget de production de 75 millions de dollars. Il a été très bien accueilli à sa sortie par la critique allemande.
Enfin, Tom Cruise a été récompensé en Allemagne, le 29 novembre 2008, pendant la cérémonie des Bambi Awards, l’une des cérémonies allemandes les plus médiatiques réunissant tout le gratin artistique. Il a reçu le « prix du courage » pour le choix de ses rôles et notamment celui du colonel Von Stauffenberg.La presse française est restée très discrète sur cet hommage .
Le journal Libération vient d’offrir une tribune à Georges Fenech, intitulée « La France est en pointe dans la lutte contre les sectes ».
Dans cette tribune, le président de la Miviludes annonce que le fameux « référentiel » sur les « sectes » (ndlr : que Matignon refusait de publier) sera tout de même « consultable sur demande ».
Une phrase de G. Fenech nous a fait bondir : Pourront consulter le référentiel « les élus locaux qui nous interrogent souvent, sur la location d’une salle pour telle ou telle conférence ou pour accorder à quelqu’un l’agrément d’assistante maternelle. »
Ah bon ? Depuis quand les convictions religieuses ou philosophiques d’une assistante maternelle sont-elles un critère pour lui accorder son agrément ?
Il serait bon de rappeler à Georges Fenech que, sur intervention de la CNIL, le Conseil Général de l’Eure a dû réintégrer dans ses fonctions, en juin 2007, une assistante sociale qui avait été renvoyée parce que, dans son dossier, figurait la mention qu’elle était Témoin de Jéhovah.
La lettre que le directeur général des services du Conseil Général a envoyé à l’assistante sociale pour la réintégrer indique : « Pour faire suite à votre dépôt de plainte, je vous informe que toute mention relative à votre appartenance religieuse a été supprimée de votre dossier en application de l’article 8 de la loi du 06/01/78 modifiée en août 2004 et de l’article 18 alinéa 2 de la loi du 13 juillet 83 portant droits et obligations des fonctionnaires ». Il semble indispensable que cette mise en garde figure dans le « référentiel » pour refroidir les ardeurs d’élus trop zélés !
Dans sa tribune, Georges Fenech critique les Témoins de Jéhovah pour l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants. Selon lui, ces derniers ne participent pas à la vie sociale « car il est interdit de fêter les anniversaires, Noël, etc ». Depuis quand la fête de Noël est-elle une obligation sociale dans un état laïc ? Il y a encore de nombreuses communautés qui ne fêtent pas Noël !
Nous finirons par la publication des remarques de cet internaute qui, depuis le Québec, tenait à réagir aux propos de Georges Fenech. Son intervention porte le titre « langue de bois et platitudes ».
Rappelons que le Québec a toujours refusé de financer sur fonds publics la « lutte contre les sectes ». Comme l’écrivait le ministère de la Santé à une association « anti-sectes » qui lui réclamait des subventions : « Il n’est pas dans le mandat du ministère de la Santé et des Services sociaux de s’impliquer dans un secteur où la liberté religieuse et ses différentes pratiques sont mises en cause ».
La réaction d’un québécois aux propos de G. Fenech
La Miviludes travaille à l’élaboration d’un « référentiel » sur les sectes, quelle connotation savante et laborieuse ! Avec des relents de classe, n’est-ce pas, car on songe au référentiel galiléen axé sur les étoiles fixes. Mais justement, la Miviludes remarque avec finesse qu’il s’agit de mouvements fluctuants et s’inquiète de leur éventuelle stigmatisation. Mais voyons donc, je croyais que c’était précisément le but recherché, de tout faire pour stigmatiser certains de ces mouvements ? Sauf qu’il devient difficile de s’adonner à ce sport en pleine lumière, à cause de la vigilance importune de certains, trop prompts à pointer du doigt les violations flagrantes des clauses essentielles de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Alors la Miviludes a recours à une solution en réalité bien meilleure, une méthode qui a fait ses preuves, que l’on pourrait nommer « la diffamation de l’ombre ».
On dépose un rapport accessible aux institutions concernées, c’est-à-dire celles qui ont le pouvoir d’utiliser cette stigmatisation de manière économiquement et socialement efficace, pour qu’elles fassent autant de mal que possible aux mouvements ciblés (à des citoyens français en dernière analyse). Ainsi masqué dans une semi-obscurité, le rapport ne sera pas trop attaquable ; mais il n’en sera que plus efficace, car venin issu de l’ombre porte meilleur poison.
Une observation merveilleuse d’ingénuité : les témoins de Jéhovah disent à leurs enfants que ce qu’on leur enseigne à l’école, c’est pas la vérité ! Non mais ça alors ! Parce que pour tous les autres ados non « sectarisés », l’enseignement scolaire, c’est parole d’évangile (faites donc un sondage si vous ne le croyez pas) ! Eux au moins, ne sont pas déchirés entre les vérités qui s’affrontent !
Enfin, quel bel euphémisme, la France « en pointe dans la lutte contre les dérives sectaires » ! Traduction impudique : la France, terrain de prédilection de la chasse aux sorcières modernisée ! Appelons un chat un chat, voulez-vous ? Et puisqu’on cite le Danemark, (ndlr: Georges Fenech critique les États-unis et le Danemark pour leur trop grande liberté de religion) qui a le mauvais goût de se situer sur une ligne américaine dans sa défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales, remarquons que dans l’Indice de perception de la corruption 2008, document de l’ONG Transparency International qui fait autorité en tant qu’outil de mesure du degré de transparence des institutions des pays, ledit Danemark se situe en tête de file avec un indice de transparence de 9,3 cependant qu’on doit descendre en 23ème position pour trouver la France, avec un indice de transparence de 6,9, entre le Chili et la Barbade . Mais qu’à cela ne tienne, M. Fenech propose de se doter de « programmes européens » pour niveler ces regrettables différences .
Georges Fenech voulait à tout prix publier une nouvelle liste de « sectes » qu’il appelait pudiquement « référentiel » sachant l’opposition que ce projet suscitait.
Matignon vient de lui infliger un camouflet en refusant la publication de cette liste. Elle ne sera accessible qu’à des « professionnels » en faisant la demande. Toutefois, nous ne nous faisons guère d’illusion : quand on voit le peu de cas qu’il est fait du secret de l’instruction en France, personne ne peut croire que la fameuse liste restera longtemps réservée aux seuls « professionnels ».
En février 2008, Le Parisien, le Canard Enchaîné et Le Monde avaient fait part des vives oppositions au sein du gouvernement que le projet de liste de Georges Fenech suscitait. Le 13 février, le journal Le Parisien révélait en ces termes le bras de fer entre le président de la Miviludes et la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie :
« La semaine dernière, Matignon a en effet reçu un courrier signé de Michèle Alliot-Marie, réclamant aux services de François Fillon de bien « cadrer » l’action de la Miviludes, après que son président, fin janvier, a émis l’idée de proposer une nouvelle orientation de la politique suivie par sa mission. Plus qu’une nouvelle orientation, en réalité, Georges Fenech a surtout l’intention d’émettre de nouveau une liste, sur le modèle de celle que la commission d’enquête parlementaire de 1995 avait établie et qui n’avait pas manqué de placer la France, au sein des instances internationales, comme une pourfendeuse de la liberté de conscience. [ ]
Place Beauvau, le fait d’exhumer le principe même d’une « liste noire » ne passe pas. [ ]
La ministre de l’Intérieur fait part, dans ce courrier adressé à François Fillon, de son « étonnement » face à ce changement de cap de la part de la Miviludes, « sans concertation interministérielle préalable », et pointe sévèrement du doigt la démarche : atteinte à la liberté de conscience, retour en arrière, fragilisation de la France sur la scène européenne et internationale, pointée du doigt, notamment, à chaque rapport du département d’Etat américain, mais aussi de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) sur son intransigeance en matière de liberté religieuse. « La liste, c’est le sujet qui fâche », lâche un observateur averti. »
Le Canard écrivait le 18 février 2009 : « Georges Fenech, président de la Miviludes, s’est fait taper sur les doigts par Fillon et Alliot-Marie réunis. Motif : il voulait établir une liste des sectes opérant en France. Exercice périlleux, propice aux bavures et aux condamnations par divers tribunaux internationaux [ ]. » Quant au journal Le Monde, dans un article daté du 6 avril 2009 intitulé « Lutte contre les sectes : les orientations de Georges Fenech continuent de susciter des craintes », la journaliste, Stéphanie Le Bars écrivait à propos du projet de liste : « Mêmes réserves au ministère de l’intérieur qui, au nom de la liberté de conscience, préfère une politique axée sur la répression d’infractions pénales avérées à la stigmatisation de mouvements potentiellement sectaires. [ ] ».
Il est intéressant de noter que cette idée de liste de « sectes » publiée par un gouvernement a germé la première fois dans l’esprit des nazis. Le 28 février 1933, le gouvernement du troisième Reich dirigé par Adolf Hitler, établissait une liste de « sectes » interdites au nom de « la protection du peuple et de l’Etat ». Parmi les mouvements interdits figuraient les Témoins de Jéhovah, les anabaptistes, les adventistes du septième jour, les Bahaïs et des églises pentecôtistes. On connait la version de Georges Fenech pour les Témoins de Jéhovah.
Le 2 septembre 2008, le journal La Croix décrivait cette aversion en ces termes : « Sur un tout autre plan, c’est l’attitude de Georges Fenech vis-à-vis des mouvements potentiellement sectaires qui inquiète. En 2006, il présidait la commission d’enquête sur l’influence des sectes sur les mineurs. Lors de la remise de son rapport, cette commission s’était livrée à un véritable réquisitoire contre le gouvernement, l’accusant de négligence, suspectant ouvertement le Bureau des cultes de complaisance envers les Témoins de Jéhovah, faisant état de chiffres alarmants et invérifiables quant au nombre d’enfants élevés dans un contexte sectaire. Pour le sociologue Raphaël Liogier, directeur de l’Observatoire du religieux dAix-en-Provence, le nouveau président de la Miviludes est « un homme qui est toujours parti en croisade contre les nouveaux mouvements religieux, quil considérait comme dangereux du fait de leurs bizarreries ». « Il a une vision inquisitoriale de la lutte contre les sectes » affirme Claude Baty. [ndlr : président de la Fédération protestante de France]. »
Dommage pour Georges Fenech qu’on soit encore en démocratie et que la Justice puisse encore dire son dernier mot !
Sous le titre « l’UNADFI n’est pas sectaire avec l’argent public », le Cri du Contribuable, journal publié par l’association « Contribuables associés », dénonce le financement de l’UNADFI avec de l’argent provenant quasi exclusivement de subventions publiques (Le Cri du Contribuable n°74, 27 juin 2009).
Dans un encadré intitulé « A quoi sert l’UNADFI ? » il est notamment écrit :
« La loi du 1er juillet 1901 sur la liberté d’association se voulait en rupture complète avec la traditionnelle méfiance de la République à l’égard de toute coalition hors du contrôle des pouvoirs publics. Cette loi libérale permet aux citoyens associés de marquer leur indépendance vis-à-vis des puissances administratives. L’intérêt d’une association est qu’elle soit fondée, soutenue et financée par ses membres. Cet auto-financement est le signe de sa légitimité. Une association qui « marche », peut se passer de subventions : les membres cotisent tant que l’association leur paraît utile. L’UNADFI est-elle utile, alors que de l’aveu même de sa présidente, Catherine Picard (ancien député PS), on ne peut définir ce qu’est une secte ? »
Le journal indique qu’entre 1996 et 2006, 95,75% des ressources de l’UNADFI proviennent de fonds publics. Plus loin, le journal rappelle que l’association est reconnue d’utilité publique depuis 1996 mais s’interroge en ces termes :
« Au regard des subventions qu’elle touche, ne serait-il pas plus juste de requalifier l’UNADFI en association d’utilité étatique ? Le « guide des associations » (2006) de la Documentation française nous apprend qu’ « aucun texte ne définit ni le contenu, ni les critères de l’utilité publique », mais en pratique certains critères sont exigés, dont l’obligation pour l’association de compter au moins deux cents membres. Mais surtout, « les cotisations de ses membres et éventuellement les produits dégagés par son activité doivent en principe représenter la moitié de son budget ; ses ressources ne doivent pas dépendre majoritairement de subventions publiques. » On a vu que c’est loin d’être le cas de l’UNADFI. L’association bénéficierait-elle d’un passe-droit ? »
Contribuables associés compte 150 000 membres. Le Cri du Contribuable, distribué en kiosques, est tiré à 20 200 exemplaires.
Nous publions ci-après le dernier communiqué de presse de l’association Ethique & Liberté.
Pour plus dinformations :
ethique-liberte@wanadoo.fr
11 Juin 2009
COMMUNIQUE DE PRESSE
GASPILLAGE DE FONDS PUBLICS PAR L’UNADFI
Une enquête du dernier numéro d’Ethique et Liberté
le journal de l’Eglise de Scientologie
Exposant en détail le financement de l’UNADFI, le nouveau numéro d’Ethique et Liberté, le journal des Droits de l’Homme de l’Eglise de Scientologie, sort aujourd’hui. Il sera distribué à plusieurs milliers d’exemplaires aux élus, groupes interreligieux et associations, ainsi qu’au grand public. L’article principal, Manipulations et mensonges, dénonce, chiffres à l’appui, un scandaleux gaspillage de fonds publics au bénéfice d’une association, l’UNADFI, maintenue en survie artificielle par les subventions publiques.
Également dans ce numéro, un article sur les actions controversées de la MIVILUDES et de son président Georges Fenech. Une étude des récentes décisions de la Cour européenne des droits de l’Homme met en évidence le double langage des autorités françaises, que sa politique vis-à-vis des minorités de conviction isole de plus en plus en Europe et dans le monde.
Dans son éditorial, Danièle Gounord s’interroge sur « ces groupes de pression qui se prétendent associatifs » alors qu’ils sont essentiellement financés par des fonds publics, et sur ce qu’ils veulent. Poursuivant son combat pour faire respecter les droits de tous les citoyens, Ethique et Liberté demande l’arrêt de toutes les subventions à des groupes qui sont reconnus d’utilité publique alors que le public ne les soutient pas.
Retrouvez cette édition d’Ethique & Liberté et les précédentes en ligne, sur :
www.ethique-liberte.org.
Le journal français de l’Eglise de Scientologie a été créé en 1976 sous le nom Justice et Liberté, avant de devenir Éthique et Liberté. Ses premiers dossiers ont porté sur la protection des fichiers et le droit d’accès (Loi Informatique et Liberté).
Plusieurs de nos éditions ont été consacrées à la consommation abusive de tranquillisants dans les années 80, domaine dans lequel Ethique et Liberté a été pionnier, dénonçant également les violations des droits de l’homme en psychiatrie, comme par exemple les internements abusifs, les traitements dégradants, les électrochocs, sans oublier la destruction des valeurs sociales et familiales suite à l’infiltration des principes psychiatriques dans tous les rouages de la société l’éducation, la justice, pour n’en citer que quelques-uns.
Dans un courrier daté du 20 mai 2009 adressé à l’Ambassadeur de France aux États-Unis, six membres du Congrès américain ont fait part de leur inquiétude face au projet de Georges Fenech, président de la Miviludes, de mettre en vigueur en France une nouvelle liste de « sectes ».
Les députés rappellent qu’une circulaire de 2005 du Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin, appelait au rejet de toute liste de mouvements. Pour les députés, une telle « liste noire » représenterait non seulement « un pas important en arrière mais encore elle constituerait une atteinte aux droits de l’homme ».
Les députés demandent instamment au gouvernement français de veiller à ce que :
« toute nouvelle politique affectant la liberté de religion de chaque citoyen respecte les conventions internationales que la France a ratifiées ».
Rappelons que ce projet de Georges Fenech a fait l’objet d’une vive opposition du Ministère de l’Intérieur. Le 13 février 2009, le journal Le Parisien révélait que Michèle Alliot-Marie avait écrit au Premier ministre pour lui demander de bien « cadrer » l’action de la Miviludes. Dans cette lettre, la ministre pointait sévèrement du doigt le projet de la Miviludes établi « sans concertation interministérielle préalable », projet accusé de fragiliser la France sur la scène européenne et internationale.
Après la visite à la Miviludes de trois experts en religion membres du Bureau des Droits de l’homme de l’OSCE, venus enquêter suite aux récriminations de certaines ONG accusant la France d’atteinte aux droits de l’homme, cette lettre des députés américains est une nouvelle preuve que la politique défendue par Georges Fenech fait des vagues sur la scène internationale.
Et certainement pas dans le sens voulu par ce dernier !