Nous affichons bien volontiers ce communiqué de l’association CAP LC, coordination des associations et particuliers pour la liberté de conscience :
Le 7 mai dernier, Daniel Groscolas, président du CCMM, a été condamné par la première chambre du TGI de Marseille à payer 2500 € à l’association CAP pour la Liberté de Conscience suite à des propos diffamatoires publiés sur le site Internet du CCMM.
Bien que l’association qu’il préside soit financée quasi intégralement par l’Etat, et par là même tenue à une certaine neutralité et au respect de la laïcité, Daniel Groscolas avait choisi des propos extrémistes et discriminatoires pour s’en prendre à l’association CAP pour la Liberté de Conscience, une association qui défend les membres de minorités de convictions.
Comment, en France, les fonds publics peuvent-ils financer une association publiant de tels propos contre une association qui défend les droits de l’Homme ?
En 2001, le CCMM avait acheté de somptueux locaux grâce à une subvention exceptionnelle de 4 millions de francs du Premier Ministre Lionel Jospin. Peu après, ce bâtiment avait été revendu pour renflouer les caisses vides du CCMM !
« Pendant plusieurs années les statuts de l’association nont pas toujours été respectés, nous nous efforçons de rétablir un mode de fonctionnement légal » avait lui-même écrit Daniel Groscolas, alors nouveau président du CCMM !
Le nouveau gouvernement sera-t-il aussi généreux avec le CCMM ?Lire la décision de la cour d’appel
Rappelons de notre côté que le CCMM a été fondé par feu l’écrivain Roger Ikor, qui n’hésitait pas à écrire : « A l’origine de toutes les sectes, vous trouverez cette demi-douzaine là qui d’ailleurs sont quelquefois une douzaine pleine, si vous voyez ce que je veux dire ( ). Neuf fois sur dix, vous avez comme Père Fondateur un bonhomme qui s’avance sur le devant de la scène et proclame avec conviction : Moi je suis le fils de Dieu. Jai reçu la Révélation. En somme, Dieu lui a parlé de derrière un pilier, ou dans une grotte, ou près de ses moutons. Variantes possibles, au lieu d’être le fils de Dieu, il en est le Messie, ou, au minimum, le prophète. De toute façon, il est couplé par fil direct au Seigneur qui lui dicte le message à transmettre. De vous à moi, sur tous ces points, on trouverait d’illustres précédents, Mahomet, le Christ, Moïse . Nayez crainte, nous y reviendrons. »
Sur les solutions à adopter pour chasser « l’irrationnel », Roger Ikor n’y allait pas par quatre chemins : « Si nous nous écoutions, nous mettrions un terme à toutes ces billevesées, celles des sectes, mais aussi celles des grandes religions. ( ) On peut difficilement demander à la loi de trancher d’un coup toutes les têtes de l’hydre ; ce serait pourtant la seule manière d’empêcher qu’une seule repousse. »
Charmant personnage
Nous publions ci après le communiqué de presse de l’association CAP :
Cour d’Appel de Paris
L’UNADFI dans le vent du boulet !
L’UNADFI n’est pas dissoute mais le combat pour la liberté de croyance continue. Par un arrêt rendu ce jour par la Cour d’Appel de Paris, celle-ci considère, qu’en dépit des éléments présentés, les plaignants n’ont pas apporté suffisamment de preuves relatives à leurs situations discriminatoires pour obtenir la dissolution de l’UNADFI et de l’ADFI Nord, ainsi que des dommages et intérêts.
Cette affaire oppose dix particuliers et deux associations, dont CAP pour la Liberté de Conscience, à deux autres associations : l’UNADFI et l’ADFI Nord. L’arrêt de la Cour d’Appel rendu aujourd’hui vide de son sens la décision du TGI de Paris, rendue le 13 décembre 2005. En effet, la Cour d’appel invalide les condamnations contre les demandeurs pour procédure abusive, ainsi que les frais importants de publication de la décision.
« Cet arrêt de la Cour d’Appel marque pour nous un progrès dans le sens de la justice pour les minorités de conviction. Notre cri pour la liberté de conscience a été entendu, d’autres victimes de l’UNADFI et des ADFI n’auront plus peur maintenant de s’attaquer à la sacro-sainte UNADFI, qui ne vit que grâce aux subventions de l’Etat. Nous savons que les actions de l’UNADFI et de l’ADFI Nord violent les droits qui sont garantis par la Convention Européenne. Cette décision ne nous suffit pas, nous irons en Cassation puis à la Cour Européenne de Strasbourg si cela est nécessaire car l’Europe est plus sensible que la France à la liberté de croyance» a déclaré le président de CAP pour la Liberté de Conscience.
De plus en plus de personnes critiquent et dénoncent l’UNADFI et les ADFI. Elles se plaignent d’être victime d’une « chasse aux sorcières ». Elles invoquent des atteintes à leur vie privée et à leur vie sociale.
Pour la première fois, des particuliers ont mis en avant les dommages qu’ils avaient subis en raison de leurs convictions. Si cette fois, pour la Cour, les preuves ont manqué, nul doute que d’autres seront vigilants pour accumuler des preuves irréfutables. CAP pour la Liberté de Conscience sera à leur côté !
Pour toute information :
Thierry Bécourt : 06.84.52.76.29
Sur le site internet du Sénat, vient d’être postée la question écrite suivante, posée par le sénateur de Moselle Jean-Louis Masson :
« M. Jean Louis Masson attire l’attention de M. le ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire sur le fait qu’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme rendue le 5 avril 2007 concerne un contentieux opposant l’église de scientologie de Moscou à la Russie.
La Cour a estimé qu’il n’appartenait pas aux Etats d’évaluer la légitimité des croyances religieuses. La France ayant ratifié la convention européenne des droits de l’homme, il souhaiterait qu’il lui indique s’il ne pense pas qu’il conviendrait de veiller à ce que les organismes ou les commissions créés par les Pouvoirs publics pour encadrer ce que d’aucun appelle « des dérives sectaires » soient tenus de ne pas s’immiscer dans une évaluation de la légitimité des croyances religieuses des uns ou des autres.»
On ne saurait mieux dire
(question publiée au JO du Sénat du 14/05/07 page 1005).
La Commission européenne pour la démocratie par le droit, créée par le Conseil de l’Europe, a publié le 28 mars 2007 un rapport recensant les législations nationales européennes en matière de blasphème, insultes religieuses et incitation à la haine religieuse.
Ce rapport peut être téléchargé sur le site du Conseil de l’Europe
Nous reproduisons dans la section « Législation française » le chapitre de ce rapport consacré à la France.
Parce que le mot « secte » a acquis une connotation péjorative, des groupes éclairés ont compris qu’il valait mieux ne pas l’utiliser pour désigner les nouveaux mouvements religieux. Ainsi, l’Eglise catholique a créé à Paris un groupe d’informations et de médiation intitulé « Antenne croyances nouvelles ».
On peut lire sur sa brochure :
« Nous nous efforçons de ne pas condamner a priori ces nouvelles tendances mais plutôt de les comprendre. Nous nous situons dans l’esprit du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux dont le président a déclaré :
«On ne devrait pas condamner les Nouveaux Mouvements Religieux sans discernement. Les catholiques devraient être toujours prêts à identifier ou étudier les éléments et les tendances qui sont en soi bons et nobles. Ils devraient aussi se consacrer à létude et à l’observation des mouvements qui, jusqu’ici, présentent une image qui n’est pas claire. »
Une attitude d’accueil et de discernement est toujours préférable à une attitude de rejet a priori. La Miviludes devrait s’inspirer de cette approche.
Michel Raoust

Voici les faits : En septembre 2002, Madame Fournier, chargée de mission à la MILS et Madame Picard, alors députée de l’Eure, publiaient aux Presses de la Cité un ouvrage intitulé « Sectes, démocratie et mondialisation ».
L’association « Ancien et mystique ordre de la rose croix (AMORC) », qui se présente comme un mouvement philosophique, non religieux et non sectaire était citée à plusieurs reprises dans l’ouvrage à côté d’autres mouvements dont l’action était dénoncée. Estimant que les citations étaient diffamatoires, l’association AMORC a assigné les auteurs et l’éditeur du livre en paiement de dommages-intérêts.
La Cour d’appel a rejeté cette demande par un arrêt en date du 22 mars 2006. La Cour de cassation vient d’annuler cet arrêt et renvoie les parties devant la Cour d’appel.
La motivation de l’arrêt de la Cour de cassation est très intéressante. En voici un extrait :
« Attendu que pour rejeter cette demande, la Cour dappel a énoncé, concernant les propos précités de l’ouvrage, que, fort éloignés des autres passages poursuivis, ils ne citaient l’association AMORC pas plus que d’autres mouvements sectaires mais exprimaient des généralités sur la nature et le fonctionnement des sectes et que s’agissant d’une opinion d’ordre général, il était prétendu à tort que ces passages étaient diffamatoires ;
Qu’en statuant ainsi, quand les propos rapportés assimilant les sectes à « des groupes totalitaires », au « nazisme » ou au « stalinisme » et leur imputant « d’extorquer » l’adhésion de leurs adeptes, sur lesquels elles exercent des moyens de pression de nature à leur faire perdre tout libre arbitre ainsi qu’à « des zones de non droit » et les comparant à « la mafia » étant susceptibles de preuve et d’un débat contradictoire, sont diffamatoires à l’égard de l’ensemble des mouvements qualifiés de sectes et par conséquent de l’association AMORC dès lors qu’il résulte de l’ouvrage incriminé qu’elle en est une, la Cour d’appel a violé les textes susvisés. »
L’arrêt de la Cour de Cassation porte la référence n°06-15.226.
Une nouvelle affaire à suivre qui devrait calmer les ardeurs liberticides de ceux qui, sous couvert de lutte « anti-sectes », cherchent tout simplement à nuire à certains mouvements philosophiques et religieux.