Georges Fenech étrillé par le journal La Croix

La nomination de Georges Fenech à la lutte contre les sectes contestée

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Dans un article publié le 26 septembre et intitulé « La nomination de Georges Fenech à la lutte contre les sectes contestée », la journaliste Marianne Gomez rend compte du tollé soulevé par la nomination de G. Fenech à la présidence de la Miviludes. Et cette contestation n’’émane pas des mouvements religieux concernés comme ne manquera pas de l’’annoncer l’’accusé mais de la vénérable Fédération protestante de France, des universitaires spécialistes des nouveaux mouvements religieux et même… du gouvernement, à en croire la journaliste.

Voici des extraits de cet article :

« Si la nomination de Georges Fenech, 53 ans, a aussitôt été saluée par les députés partisans d’’une ligne intransigeante vis-à-vis des mouvements suspects, elle a également suscité de vives réactions dans d’’autres milieux. Les critiques sont de deux ordres : les unes visent le fait que Georges Fenech ait été et soit impliqué dans des procédures judiciaires. Les autres portent sur sa manière d’’aborder le phénomène sectaire. La justice, d’’abord. Georges Fenech a été renvoyé en correctionnelle en avril 2007 en tant qu’’ancien président de l’’Association professionnelle des magistrats (APM), soupçonnée d’’avoir reçu 15 000 € en 1997 de la part de Brenco, une société impliquée dans le trafic d’’armes avec l’’Angola. Le procès de « l’’Angolagate » doit s’’ouvrir le 6 octobre à Paris. Par ailleurs, l’’ancien député (UMP) du Rhône a vu sa réélection annulée en mars 2007 par le Conseil constitutionnel, qui a rejeté son compte de campagne et a prononcé à son encontre une inéligibilité d’’un an. […]

« Ces affaires disqualifient d’’emblée cette nomination », estime, en tout cas, Claude Baty, président de la Fédération protestante de France. La sociologue Nathalie Luca (Ecole des hautes études en sciences sociales) va jusqu’’à dire que « les personnes chargées de faire de la prévention contre les sectes doivent être au dessus de tout soupçon ». Au sein même du gouvernement, des voix s’’élèvent pour admettre un « raté ».[…]

Sur un tout autre plan, c’’est l’’attitude de Georges Fenech vis-à-vis des mouvements potentiellement sectaires qui inquiète.

En 2006, il présidait la commission d’’enquête sur l’’influence des sectes sur les mineurs. Lors de la remise de son rapport, cette commission s’’était livrée à un véritable réquisitoire contre le gouvernement, l’’accusant de négligence, suspectant ouvertement le Bureau des cultes de complaisance envers les Témoins de Jéhovah, faisant état de chiffres alarmants – et invérifiables –quant au nombre d’’enfants élevés dans un contexte sectaire.

Pour le sociologue Raphaël Liogier, directeur de l’’Observatoire du religieux d’Aix-en-Provence, le nouveau président de la Miviludes est « un homme qui est toujours parti en croisade contre les nouveaux mouvements religieux, qu’’il considérait comme dangereux du fait de leurs bizarreries ». « Il a une vision inquisitoriale de la lutte contre les sectes » affirme Claude Baty.[…]

Derrière ce débat, c’’est l’’avenir de la Miviludes qui est en question. »

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