Il existe des « Eglises officielles » dans la France de Georges Fenech

L’’incroyable sectarisme dont fait preuve Georges Fenech, l’’actuel président de la Miviludes

inquisition.jpgSur ce site, nous avons à plusieurs reprises dénoncé l’’incroyable sectarisme dont fait preuve Georges Fenech, l’’actuel président de la Miviludes, dans sa lutte intransigeante contre les nouvelles religions.

Nous ne sommes pas les seuls à le faire. Ainsi, lorsque M. Fenech venait d’’être nommé à la tête de la Miviludes, Claude Paty, président de la Fédération protestante de France regrettait cette nomination en ces termes :

« Il a une vision inquisitoriale de la lutte contre les sectes ».

Pour le sociologue Raphaël Liogier, directeur de l’’Observatoire du religieux d’’Aix-en-Provence, le nouveau président de la Miviludes est :

« un homme qui est toujours parti en croisade contre les nouveaux mouvements religieux, qu’’il considérait comme dangereux du fait de leurs bizarreries ».

Cette fois-ci la dénonciation vient du grand sociologue de la laïcité Jean Baubérot, Président d’’honneur de l’’Ecole Pratique des Hautes Études – Titulaire de la Chaire « Histoire et Sociologie de la Laïcité » à l’’École Pratique des Hautes Études, Fondateur et ancien Directeur du Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité, et auteur de nombreux ouvrages de référence sur la laïcité.

Voici des extraits d’’un article publié sur son blog le 1er juin dernier [jeanbauberotlaïcite.blogspirit.com] :

« Le n° du 31 mai du Monde, nous apprend en effet une chose ahurissante : pour un représentant de l’’État, un Monsieur président interministériel, ex-député UMP, il existe en France actuellement des ÉGLISES OFFICIELLES. […]

Explication :

La Cour d’’appel vient de rejeter  une requête de la chancellerie contre 3 aumôniers de prison bénévoles des Témoins de Jéhovah. Et le président de la Miviludes Georges Fenech de déclarer au quotidien qui le cite : « On sent bien qu’’à travers leurs actions, les Témoins de Jéhovah recherchent une RESPECTABILITÉ D’ÉGLISE OFFICIELLE. »

Et il ajoute que le fait que des témoins de Jéhovah emprisonnés puissent recevoir une aide spirituelle du même type que celle que reçoivent, par exemple, les catholiques emprisonnés, « serait  la porte ouverte à toutes sortes de DISSIDENCES RELIGIEUSES dans les prisons : pentecôtistes, mormons, adventistes. »

Et la journaliste du Monde de commenter froidement : « Des aumôniers pentecôtistes travaillent déjà dans les prisons ».

Constatons que le terme de « dissidences religieuses » est le terme administratif utilisé au XIXe siècle, avant 1905, quand existait le régime des « cultes reconnus » et le Concordat avec le Saint Siège.

Situation à laquelle la loi de 1905 a mis fin en indiquant dans son Article 2 :

  •          que la « République ne reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Le « ne reconnait » indique clairement l’’abolition du régime des cultes reconnus

  •          que « les services d’’aumônerie » dans les lieux fermés, eux, sont destinés non pas à donner la moindre officialité aux religions, ou à revenir au système des cultes reconnus, mais « à assurer le libre exercice des cultes ».

M. Fenech, c’’est « Monsieur Anti-Article 2 de la Loi de 1905 »

Comme il est incapable d’’être partisan du libre exercice des cultes et donc de percevoir les aumôneries dans cette perspective républicaine, il est forcé de prétendre qu’’il y a des Églises officielles en France et des cultes dissidents et que les premiers ont droit à des aumôneries et pas les seconds.

LA LAÏCITÉ FENECHISÉE ET UMPETISÉE MARCHE SUR LA TÊTE. ELLE EST LE CONTRAIRE DE LA LOI DE 1905. ELLE EST LE CONTRAIRE DE LA NEUTRALITÉ. »

Fin de citation.

Rappelons que lorsqu’’il présidait la dernière commission d’’enquête sur les « sectes », les hauts fonctionnaires appelés à témoigner avaient beau répéter qu’’ils avaient moins de dix dossiers litigieux, G. Fenech continuait à répandre dans les médias les chiffres les plus farfelus et les plus alarmistes, parlant de centaines de milliers d’’enfants en danger. Son impartialité en la matière était patente !

Rappelons aussi que bien qu’’il prétendait s’’opposer officiellement à la constitution d’’une liste de « sectes », il n’’en soutenait pas moins la création d’’un « référentiel » sur les « sectes » consultable uniquement par les « professionnels » (on appréciera la différence subtile entre une « liste » et un « reférentiel » !). Une phrase de G. Fenech nous avait fait bondir : pourront consulter le référentiel

« les élus locaux qui nous interrogent souvent, sur la location d’’une salle pour telle ou telle conférence ou pour accorder à quelqu’’un l’’agrément d’’assistante maternelle. »

Depuis quand les convictions religieuses ou philosophiques d’’une assistante maternelle sont-elles un critère pour lui accorder son agrément ?  Nous avions alors rappelé que, sur intervention de la CNIL, le Conseil Général de l’’Eure avait dû réintégrer dans ses fonctions, en juin 2007, une assistante sociale qui avait été renvoyée parce que, dans son dossier, figurait la mention qu’’elle était Témoin de Jéhovah. La lettre que le directeur général des services du Conseil Général avait envoyé à l’’assistante sociale pour la réintégrer indiquait :

« Pour faire suite à votre dépôt de plainte, je vous informe que toute mention relative à votre appartenance religieuse a été supprimée de votre dossier en application de l’’article 8 de la loi du 06/01/78 modifiée en août 2004 et de l’’article 18 alinéa 2 de la loi du 13 juillet 83 portant droits et obligations des fonctionnaires ».

Nous espérons depuis qu’’une telle mise en garde figure dans le « référentiel » pour refroidir les ardeurs d’un Georges Fenech ou d’’élus trop zélés !

Connaissant le personnage, nous en doutons fortement…

 

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