A propos des Droits de l’Homme et du Tibet

Il n’’y a pas que la spiritualité tibétaine qui subit les coups de boutoir du matérialisme de Pékin.

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Dans le concert des protestations actuelles contre la politique menée par la Chine au Tibet, curieusement on n’’entend en France aucune voix pour rappeler qu’’il n’’y a pas que la spiritualité tibétaine qui subit les coups de boutoir du matérialisme de Pékin.

Sont visés également les catholiques reconnaissant l’’autorité du pape ou les millions d’’adeptes du Falun Gong, cette discipline spirituelle issue de la pratique ancestrale du Qi Gong.

La répression contre le mouvement Falun Gong est pourtant régulièrement dénoncée par le prestigieux New York Times et par Amnesty International. En mars 2000, un rapport de l’’association avait révélé qu’’au moins 77 membres de Falun Gong étaient morts en détention et que des dizaines de milliers d’’autres avaient été détenus arbitrairement par la police, certains de manière répétée pendant de courtes périodes, et avaient fait l’’objet de pressions visant à les faire renoncer à leurs convictions.

Alain Vivien

Le silence français sur cette répression est probablement un silence gêné : en novembre 2000, l’’ancien ministre Alain Vivien, responsable de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), l’’ancêtre de l’’actuelle Miviludes, s’’était rendu à Pékin pour assister en tant qu’’observateur à un colloque sur les « sectes », organisé par les autorités chinoises.

Alain Vivien, qui évoquait en permanence les Droits de l’’Homme en France, n’’avait pas dit un mot pour dénoncer les agissements du régime chinois. Un article paru à la suite de son voyage dans la revue «Regards sur», publication d’’une association de lutte contre les « sectes », anciennement dirigée par le même Alain Vivien, précisait à propos de ce voyage en Chine, que « La France est souvent citée en exemple […]. Les représentants au symposium ont reçu un accueil chaleureux et ont fait l’’objet d’’une écoute particulièrement attentive

Le 13 mai 2000, le Hong-Kong Mail rapportait que le gouvernement chinois travaillait sur un projet de loi visant à mettre hors-la-loi le mouvement Falun Gong. D’’après ce reportage, « le texte de loi que la France s’’apprête à faire passer en juin prochain permet au gouvernement de mettre hors-la-loi une organisation dont une “branche” a été étiquetée comme “secte dangereuse” dans un pays étranger. Elle crée également un délit de manipulation mentale. »

La Chine citait en exemple la fameuse loi « About-Picard », grande fierté des intégristes laïcs français, Alain Vivien en tête. Comme l’’expliquait alors le secrétaire général de la MILS au service Information de l’’agence de presse U.P.I. : « En Europe, nous considérons plutôt que les libertés fondamentales devraient avoir des limites fixes et légales » ! En Chine aussi, certainement !

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