La nouvelle carotte de Georges Fenech

Georges Fenech vient de se voir attribuer une nouvelle carotte : la rédaction d’’un rapport sur « les dispositifs judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires ».

Georges Fenech

Après avoir vu sa réélection invalidée par le Conseil constitutionnel (voir notre article Le Conseil Constitutionnel annule l’élection du député Georges Fenech), l’’ancien magistrat Georges Fenech devait s’’ennuyer ferme.

Malgré son prochain renvoi devant le tribunal correctionnel (voir notre article Georges Fenech renvoyé devant le tribunal correctionnel) il vient de se voir attribuer une nouvelle carotte : la rédaction d’’un rapport sur « les dispositifs judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires ».

Il faut dire que les témoignages éloquents des hauts-fonctionnaires devant sa dernière commission d’’enquête sur la situation des enfants dans les « sectes » n’’ont pas dû lui plaire car ils n’’allaient pas dans son sens.

Pratiquement tous ont en effet affirmé, peu ou prou, qu’’il n’’y avait pas ou très peu de problèmes en France (voir notre article Problème ou non problème).

Peu de problèmes, donc peu de plaintes en justice. Mais pour Georges Fenech qui ne veut pas en démordre et qui continue à affirmer que les « dérives sectaires » touchent 300 000 personnes, il y a forcément anguille sous roche. Si la Justice ne sévit pas faute de plaintes, faudra-t-il en inventer en créant de nouveaux délits ou changer la Justice ?

A quand des tribunaux d’’exception pour juger des citoyens « hors normes » ?


Miviludes extrait par Ethique-Liberte

Contre le fichage à tout va

L’’utilisation frauduleuse des fichiers

Contre le fichage à tout va

On le sait, la vidéo-surveillance a le vent en poupe. Ce qui nous inquiète n’’est pas tant le fait de filmer les citoyens dans la rue à leur insu mais l’’utilisation frauduleuse des fichiers qui ne manquera pas de se produire. On sait à quelles dérives les fichiers des RG ont conduit, malgré le « contrôle » de la CNIL.

Si vous voulez accéder au contenu de votre fichier (pour en rectifier les erreurs), ce que la loi a prévu, la CNIL vous répond qu’’en l’’état actuel des demandes, elle n’’est pas sûre de pouvoir faire droit à votre demande, compte tenu de ses effectifs. On est rassuré ! Alors imaginons des dizaines de milliers de caméras vidéo et tous les enregistrements produits !

C’’est dans un tel contexte que nous approuvons totalement cette réaction d’’un internaute, postée sur le forum du site de METRO. Nous la reproduisons ci-après :

« On apprend à la fois que la vidéo surveillance s’’avère un fiasco complet en Grande-Bretagne et que Olivier Besancenot a été espionné durant des mois.

Cette affaire est intéressante. L’’officine privée a mis la main sur les comptes bancaires du leader d’’extrême-gauche ainsi que sur d’’autres informations présentes uniquement dans les fichiers de l’’Etat.

Nous en déduisons que l’’officine en question a usé de la « tricoche », terme d’’argot décrivant la revente – ou l’’échange – d’informations contenues dans les fichiers de l’’Etat par des fonctionnaires en faveur d’’une société privée. Parfaitement illégal, il va sans dire.

Les fichiers constitués sur le dos des citoyens ne sont donc pas étanches. D’’autres peuvent y accéder qui n’’ont pas les obligations, voire les scrupules, d’’un fonctionnaire placé sous la tutelle d’’un pouvoir élu démocratiquement.

Pour en revenir à la Grande-Bretagne, la vidéo surveillance aurait permis de suivre les faits et gestes d’’Olivier Besancenot. Les bandes du film auraient été remises à cette mystérieuse officine puis au commanditaire. Que de temps gagné !

On peut se demander si les caméras de surveillance ont vraiment pour seul objet d’’attraper les voleurs… surtout quand elles n’’y parviennent pas. Auraient-elles des utilités moins avouables comme la surveillance illégale de leaders d’’opinion ou de V.I.P. ? Après tout François Mitterrand avait placé Carole Bouquet sur écoute. Gageons qu’’il aurait préféré avoir les images. K.P »

A propos des Droits de l’Homme et du Tibet

Il n’’y a pas que la spiritualité tibétaine qui subit les coups de boutoir du matérialisme de Pékin.

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Dans le concert des protestations actuelles contre la politique menée par la Chine au Tibet, curieusement on n’’entend en France aucune voix pour rappeler qu’’il n’’y a pas que la spiritualité tibétaine qui subit les coups de boutoir du matérialisme de Pékin.

Sont visés également les catholiques reconnaissant l’’autorité du pape ou les millions d’’adeptes du Falun Gong, cette discipline spirituelle issue de la pratique ancestrale du Qi Gong.

La répression contre le mouvement Falun Gong est pourtant régulièrement dénoncée par le prestigieux New York Times et par Amnesty International. En mars 2000, un rapport de l’’association avait révélé qu’’au moins 77 membres de Falun Gong étaient morts en détention et que des dizaines de milliers d’’autres avaient été détenus arbitrairement par la police, certains de manière répétée pendant de courtes périodes, et avaient fait l’’objet de pressions visant à les faire renoncer à leurs convictions.

Alain Vivien

Le silence français sur cette répression est probablement un silence gêné : en novembre 2000, l’’ancien ministre Alain Vivien, responsable de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), l’’ancêtre de l’’actuelle Miviludes, s’’était rendu à Pékin pour assister en tant qu’’observateur à un colloque sur les « sectes », organisé par les autorités chinoises.

Alain Vivien, qui évoquait en permanence les Droits de l’’Homme en France, n’’avait pas dit un mot pour dénoncer les agissements du régime chinois. Un article paru à la suite de son voyage dans la revue «Regards sur», publication d’’une association de lutte contre les « sectes », anciennement dirigée par le même Alain Vivien, précisait à propos de ce voyage en Chine, que « La France est souvent citée en exemple […]. Les représentants au symposium ont reçu un accueil chaleureux et ont fait l’’objet d’’une écoute particulièrement attentive

Le 13 mai 2000, le Hong-Kong Mail rapportait que le gouvernement chinois travaillait sur un projet de loi visant à mettre hors-la-loi le mouvement Falun Gong. D’’après ce reportage, « le texte de loi que la France s’’apprête à faire passer en juin prochain permet au gouvernement de mettre hors-la-loi une organisation dont une “branche” a été étiquetée comme “secte dangereuse” dans un pays étranger. Elle crée également un délit de manipulation mentale. »

La Chine citait en exemple la fameuse loi « About-Picard », grande fierté des intégristes laïcs français, Alain Vivien en tête. Comme l’’expliquait alors le secrétaire général de la MILS au service Information de l’’agence de presse U.P.I. : « En Europe, nous considérons plutôt que les libertés fondamentales devraient avoir des limites fixes et légales » ! En Chine aussi, certainement !

Des universitaires dénoncent la croisade française « antisectes »

Révolution culturelle dans la lutte antisectes

Des universitaires dénoncent la croisade française « antisectes »

Au moment où paraît le rapport annuel de la Miviludes (« Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires »), il n’’est pas inutile de rappeler que dans une tribune du journal Le Monde publiée le 4 mars 2008, des universitaires, sous la plume de Raphaël Liogier, ont dénoncé la « croisade antisecte » menée en France par quelques associations militantes et par la Miviludes « offensive et sourde à la critique ».

Voici des extraits de cet article, intitulé « Révolution culturelle dans la lutte antisectes », avec en sous-titre : « Deux cultures s’affrontent depuis vingt ans : chercheurs et bureau des cultes d’un côté, Matignon et Miviludes de l’autre ».

« Pour la première fois depuis presque trente ans, la culture du terrain, celle du ministère de l’intérieur, soucieux de la sécurité des personnes, et celle des sociologues, soucieux de la connaissance du fait religieux, est en train de l’emporter sur celle de la dénonciation tous azimuts.

Mais ce n’est pas sans mal, sans un combat au corps-à-corps qui se joue aujourd’hui au sommet de l’Etat. Parce qu’il faut bien comprendre que nous ne sommes absolument pas, sur la question des sectes, contrairement à ce que masque le tumulte ambiant, dans un débat politique, mais dans le face-à-face de deux communautés de hauts fonctionnaires, deux cultures administratives en somme, celle du ministère de l’intérieur (le Bureau central des cultes, BCC), et celle de Matignon (la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, Miviludes). […]

L’ensemble des universitaires, des chercheurs au CNRS, sélectionnés et appointés par la République pour étudier scientifiquement ces mouvements seront d’abord légèrement blâmés en raison de leur réticence à pointer le danger sectaire, puis ils seront carrément exclus de toute discussion, et enfin accusés de trahir la République. Tous les chercheurs, sans exception, je dis bien tous, quelles que soient leur appartenance partisane ou leurs opinions politiques, tous les spécialistes du religieux sont d’accord depuis trente ans pour dire que les listings établis par les commissions parlementaires ainsi que les prétendues enquêtes des missions interministérielles sont fantaisistes. […]

Depuis 2001 l’opposition des deux cultures administratives s’est envenimée. D’un côté le ministère de l’intérieur, le BCC avec les RG, globalement d’accord avec les chercheurs sur l’innocuité de l’écrasante majorité des nouveaux mouvements religieux, et de l’autre une Miviludes restée offensive et sourde à la critique, retranchée à Matignon. Cet antagonisme éclatera soudain au grand jour lors de l’audition des hauts fonctionnaires des différents ministères par la commission chargée du dernier rapport de décembre 2006 sur les sectes.

La plupart des fonctionnaires ministériels déclareront qu’il n’y a pas de problème, en premier lieu le chef du bureau central des cultes, qui spécifiera à propos des Témoins de Jéhovah, alors dans le collimateur, qu’aucun problème de pronostic vital d’enfant lié au refus de transfusion ne s’est posé jusqu’à présent, contrairement aux allégations qui évoquent… 45 000 enfants en danger.

Le directeur des RG osera ajouter qu’après enquêtes auprès des préfectures, de l’éducation nationale, de la DASS (direction des affaires sanitaires et sociales), des centres aérés, des organismes qui s’occupent de la jeunesse, on ne trouve que « quelques dizaines de signalements ». Le chef du BCC sera alors pris à partie, sommé violemment de se rétracter.

Les paroles de Michèle Alliot-Marie sur la Miviludes ou de Valérie Pécresse sur les sectes n’ont donc rien à voir avec « la laïcité en danger », mais reflètent une évolution administrative de toute façon nécessaire juridiquement face à la Cour européenne des droits de l’homme, qui épingle la France depuis plusieurs années pour discrimination religieuse.

La culture administrative de la Miviludes, fondée sur la méconnaissance volontaire du terrain, ne permet d’ailleurs pas de combattre les sectes réellement dangereuses, mais les protège au contraire par la confusion qu’elle fait régner. Résultat : inefficacité plus discrimination ! La solution est dans un organisme sérieux, composé de représentants de la société civile et de chercheurs, comme Inform chez nos voisins anglais, qui n’est pas là pour condamner les sectes a priori mais pour informer sans fantasme l’Etat et le public. »

Une scientologue a été discriminée pour ses convictions

La HALDE reconnaît qu’’une scientologue a été discriminée pour ses convictions

HALDE : une scientologue a été discriminée pour ses convictions

Dans une délibération en date du 17 décembre 2007, la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’’Egalité) reconnaît qu’’une scientologue, irréprochable au plan professionnel, a été discriminée pour ses convictions.

Voici le résumé de cette délibération, tel qu’’il est publié sur le site internet de la Halde :

« La haute autorité a été saisie par une fonctionnaire territoriale, membre de l’’Eglise de scientologie, qui a fait l’’objet d’’affectations successives entraînant une dégradation de la situation professionnelle de l’’agent et une perte de responsabilités.

La prise en compte des opinions de la réclamante ne constitue en aucun cas la sanction d’’un acte de prosélytisme, le devoir de neutralité de cette dernière n’’ayant jamais été mis en cause par l’’autorité hiérarchique. Dans ces conditions, le Collège de la haute autorité considère que ces faits paraissent constituer une discrimination fondée sur les opinions.

En conséquence, il invite son Président à recommander à la collectivité mise en cause le réexamen de la situation de la réclamante afin qu’’un emploi en adéquation avec son grade lui soit proposé.

Le Collège estime également utile de présenter des observations devant le tribunal administratif saisi de ce litige. »

Ainsi se trouve reconnu officiellement ce que le CFSD dénonce depuis des années : des scientologues subissent dans leur travail ou dans leur vie privée des discriminations pour leurs convictions religieuses. Cette situation résulte du climat de haine et de suspicion à l’’encontre des nouveaux mouvements religieux, climat entretenu en France par quelques intégristes de la laïcité et quelques associations militantes financées quasi exclusivement sur fonds publics.

Délibération de la HALDE

Le gaspillage d’’argent public de la lutte « antisectes »

Une association de contribuables dénonce le gaspillage d’’argent public de la lutte « antisectes »

Une association de contribuables dénonce le gaspillage d'’argent public de la lutte « antisectes »

« Le Cri du Contribuable », journal de l’’association « Contribuables associés » qui revendique 140 000 membres, dénonce dans son numéro 45 le gaspillage d’’argent public de la lutte « antisectes ». En voici des extraits :

« […] nous estimons quant à nous que les propos d’’Emmanuelle Mignon relèvent du simple bon sens. Et ceci pour au moins deux raisons. D’’abord parce qu’’il est à peu près impossible, pour un État laïque, de définir une secte (…). Ensuite parce que la lutte anti-sectes donne lieu à une utilisation pour le moins abusive des fonds publics.

La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) emploie treize personnes, qui font chaque année de nombreux voyages à l’étranger ; son comité de pilotage compte 26 personnes ; elle a organisé 70 sessions de formation pour la seule année 2005.

L’’Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l’’individu) a bénéficié, en 2005, de subventions ministérielles s’’élevant à 368.373 euros.

Le CCMM (Centre contre les manipulations mentales), a touché, en 2001, 197.572 euros de subventions ministérielles, auxquelles s’’ajoutent 700.000 euros venant du premier ministre.

La Fecris (Fédération européenne des centres de recherche et d’’information sur le sectarisme), association européenne uniquement financée par la France en 2005, a reçu 50.000 euros de subvention du premier ministre en 2006 (derniers chiffres disponibles).

Tout ça pour quels résultats ?

Plutôt que de dépenser cet argent pour poursuivre – sans succès – des sectes qu’’on ne sait pas définir, ne serait-il pas plus sage de s’’en tenir au principe défini par Emmanuelle Mignon ?

À savoir poursuivre avec la plus grande sévérité les mouvements qui transgressent la loi et troublent l’’ordre public.

Seule manière de ne pas s’’enliser dans un débat sans issue, de respecter la liberté de chacun et de ne pas gaspiller l’’argent du contribuable. »

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