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L’’influence de la religion dans la société

L’’importance de la religion

eglise.jpgL’’institut américain Gallup vient de publier les résultats d’une enquête portant sur 143 pays concernant l’’importance de la religion.

La France figure dans les 10 pays les moins religieux au monde.

Seul un Français sur quatre estime que la religion tient « une place importante dans (sa) vie quotidienne ». En moyenne dans le monde, 8 personnes sur 10 répondent positivement à la question.

Voici ce qu’’écrit l’’humaniste Ron Hubbard dans un essai intitulé « L’’influence de la religion dans la société » :

« Quand la religion n’’a pas d’’influence dans une société ou a cessé d’’en avoir, l’’Etat hérite de tout le fardeau de la moralité publique, du crime et de l’’intolérance. Il doit alors avoir recours à la punition et à la police. Toutefois, ses efforts sont vains, car si la moralité, l’’intégrité et le respect de soi ne sont pas déjà inhérents à l’’individu, essayer de les imposer ne mènera pas à grand chose. Seules une conscience spirituelle et une imprégnation de la valeur spirituelle de ces attributs peuvent donner lieu à leur développement. Il faut qu’’il y ait davantage de raison, de motivation émotionnelle à être moral, etc. que de menaces de discipline humaine. »

Il est indéniable qu’’on assiste en France à une augmentation des incivilités, des agressions avec violence, des manifestations d’’intolérance.

La religion donne des raisons d’’espérer. Sans ces raisons, la vie peut être très difficile à supporter. La France est un des pays au monde qui consomme le plus d’antidépresseurs. Peut-être faut-il voir un lien de cause à effet entre cette perte d’’influence de la religion et cette surconsommation de psychotropes.

Des universitaires dénoncent la croisade française « antisectes »

Révolution culturelle dans la lutte antisectes

Des universitaires dénoncent la croisade française « antisectes »

Au moment où paraît le rapport annuel de la Miviludes (« Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires »), il n’’est pas inutile de rappeler que dans une tribune du journal Le Monde publiée le 4 mars 2008, des universitaires, sous la plume de Raphaël Liogier, ont dénoncé la « croisade antisecte » menée en France par quelques associations militantes et par la Miviludes « offensive et sourde à la critique ».

Voici des extraits de cet article, intitulé « Révolution culturelle dans la lutte antisectes », avec en sous-titre : « Deux cultures s’affrontent depuis vingt ans : chercheurs et bureau des cultes d’un côté, Matignon et Miviludes de l’autre ».

« Pour la première fois depuis presque trente ans, la culture du terrain, celle du ministère de l’intérieur, soucieux de la sécurité des personnes, et celle des sociologues, soucieux de la connaissance du fait religieux, est en train de l’emporter sur celle de la dénonciation tous azimuts.

Mais ce n’est pas sans mal, sans un combat au corps-à-corps qui se joue aujourd’hui au sommet de l’Etat. Parce qu’il faut bien comprendre que nous ne sommes absolument pas, sur la question des sectes, contrairement à ce que masque le tumulte ambiant, dans un débat politique, mais dans le face-à-face de deux communautés de hauts fonctionnaires, deux cultures administratives en somme, celle du ministère de l’intérieur (le Bureau central des cultes, BCC), et celle de Matignon (la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, Miviludes). […]

L’ensemble des universitaires, des chercheurs au CNRS, sélectionnés et appointés par la République pour étudier scientifiquement ces mouvements seront d’abord légèrement blâmés en raison de leur réticence à pointer le danger sectaire, puis ils seront carrément exclus de toute discussion, et enfin accusés de trahir la République. Tous les chercheurs, sans exception, je dis bien tous, quelles que soient leur appartenance partisane ou leurs opinions politiques, tous les spécialistes du religieux sont d’accord depuis trente ans pour dire que les listings établis par les commissions parlementaires ainsi que les prétendues enquêtes des missions interministérielles sont fantaisistes. […]

Depuis 2001 l’opposition des deux cultures administratives s’est envenimée. D’un côté le ministère de l’intérieur, le BCC avec les RG, globalement d’accord avec les chercheurs sur l’innocuité de l’écrasante majorité des nouveaux mouvements religieux, et de l’autre une Miviludes restée offensive et sourde à la critique, retranchée à Matignon. Cet antagonisme éclatera soudain au grand jour lors de l’audition des hauts fonctionnaires des différents ministères par la commission chargée du dernier rapport de décembre 2006 sur les sectes.

La plupart des fonctionnaires ministériels déclareront qu’il n’y a pas de problème, en premier lieu le chef du bureau central des cultes, qui spécifiera à propos des Témoins de Jéhovah, alors dans le collimateur, qu’aucun problème de pronostic vital d’enfant lié au refus de transfusion ne s’est posé jusqu’à présent, contrairement aux allégations qui évoquent… 45 000 enfants en danger.

Le directeur des RG osera ajouter qu’après enquêtes auprès des préfectures, de l’éducation nationale, de la DASS (direction des affaires sanitaires et sociales), des centres aérés, des organismes qui s’occupent de la jeunesse, on ne trouve que « quelques dizaines de signalements ». Le chef du BCC sera alors pris à partie, sommé violemment de se rétracter.

Les paroles de Michèle Alliot-Marie sur la Miviludes ou de Valérie Pécresse sur les sectes n’ont donc rien à voir avec « la laïcité en danger », mais reflètent une évolution administrative de toute façon nécessaire juridiquement face à la Cour européenne des droits de l’homme, qui épingle la France depuis plusieurs années pour discrimination religieuse.

La culture administrative de la Miviludes, fondée sur la méconnaissance volontaire du terrain, ne permet d’ailleurs pas de combattre les sectes réellement dangereuses, mais les protège au contraire par la confusion qu’elle fait régner. Résultat : inefficacité plus discrimination ! La solution est dans un organisme sérieux, composé de représentants de la société civile et de chercheurs, comme Inform chez nos voisins anglais, qui n’est pas là pour condamner les sectes a priori mais pour informer sans fantasme l’Etat et le public. »

La génèse du délit de « manipulation mentale »

La France est le seul pays occidental à avoir introduit dans le code pénal un article punissant la « manipulation mentale »

La génèse du délit de "manipulation mentale"Alors que les tribunaux américains ont banni depuis vingt ans le concept de « manipulation mentale », en s’’appuyant sur un memorandum de l’’APA (American Psychological Association) qui le jugeait non scientifique, la France est le seul pays occidental à avoir introduit dans le code pénal un article punissant la « manipulation mentale ».

Cet article de loi est régulièrement invoqué par les associations « antisectes » pour tenter d’’incriminer des mouvements spirituels ou religieux. Il est intéressant d’’en retracer la genèse. En 1994, Janine Tavernier, présidente de l’’Unadfi, publiait dans Le Monde des Débats un article intitulé « Punir la manipulation » dans lequel elle demandait que soit créé en France un délit de manipulation. Elle prenait pour exemple le code pénal italien :

« En Italie existe le délit de piaggio, c’est-à-dire d’’envoûtement, qui condamne toute pression exercée sur une personne par des moyens de fascination personnelle relevant de la supériorité sociale et culturelle. »

Ce que Madame Tavernier ne disait pas est que le délit de plagio (et non ‘piaggio’ qui est une marque de motocyclette) avait été créé sous Mussolini pour réprimer la propagande communiste ! En 1981, la Cour constitutionnelle italienne avait abrogé ce délit qu’’elle considérait comme contraire à la Constitution en raison de son caractère imprécis.

Il faut croire que cette funeste origine fasciste ne troublait pas les militants « antisectes » français puisqu’’ils réussirent à convaincre un député, Madame Picard et un sénateur, Monsieur About, pour inscrire un tel délit dans la loi française, dans l’’article 20 de la fameuse loi « About-Picard » votée en 2001.

François Terré, professeur de droit, membre de l’’Institut, président de l’’Association de philosophie du droit, qualifiera l’’article 20 de « galimatias propre à alimenter des discussions sans fin ». Quant aux techniques propres à altérer le jugement, il déclarera :

« Mais tout le monde s’’en sert de ces techniques, moi comme professeur, vous comme journaliste, la communication publicitaire, la télévision. Et tous les parents qui élèvent leurs enfants ! ».

Patrice Rolland, professeur de droit public à Paris XII, déclarera de son côté :

« La manipulation mentale n’’a pas en effet de contour juridique. Elle est indéfinissable. De plus, on risque de tomber dans des procès en sorcellerie. » (L’Yonne Républicaine, 23 juin 2000).

La loi About-Picard, quant à elle, a fait l’’objet de vives critiques de la part des organisations internationales de défense des droits de l’’homme. Ainsi, le 26 juin 2001, la Fédération internationale d’’Helsinki exprimait ainsi sa position :

« Bien que l’’Etat ait l’obligation de protéger ses citoyens contre des abus commis par des membres de groupes ou d’’associations quels qu’’ils soient, ceci ne devrait pas être fait en créant des discriminations, ce qui est le cas avec la loi proposée. De tels abus devraient être réprimés en utilisant les dispositions existantes du code pénal ou du droit et non pas en adoptant une loi spécifique qui cible les groupes religieux minoritaires. Une telle loi ouvrira la voie à des risques d’’abus de pouvoir par les autorités, qui se traduiront par des violations de la liberté de religion et d’’association, allant jusqu’’à la dissolution de groupes religieux minoritaires pacifiques. »

Incitation à la haine religieuse

Législation française réprimant l’incitation à la haine religieuse

La Commission européenne pour la démocratie par le droit, créée par le Conseil de l’’Europe, a publié le 28 mars 2007 un rapport recensant les législations nationales européennes en matière de blasphème, insultes religieuses et incitation à la haine religieuse.

Ce rapport peut être téléchargé sur le site du Conseil de l’Europe

Nous reproduisons dans la section « Législation française » le chapitre de ce rapport consacré à la France.

Une heureuse évolution pour les croyances nouvelles

Croyances nouvelles

eglise.jpgParce que le mot « secte » a acquis une connotation péjorative, des groupes éclairés ont compris qu’’il valait mieux ne pas l’’utiliser pour désigner les nouveaux mouvements religieux. Ainsi, l’’Eglise catholique a créé à Paris un groupe d’’informations et de médiation intitulé « Antenne croyances nouvelles ».

On peut lire sur sa brochure :

« Nous nous efforçons de ne pas condamner a priori ces nouvelles tendances mais plutôt de les comprendre. Nous nous situons dans l’’esprit du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux dont le président a déclaré :

«‘On ne devrait pas condamner les Nouveaux Mouvements Religieux sans discernement. Les catholiques devraient être toujours prêts à identifier ou étudier les éléments et les tendances qui sont en soi bons et nobles. …Ils devraient aussi se consacrer à l’étude et à l’’observation des mouvements qui, jusqu’’ici, présentent une image qui n’’est pas claire.’ »

Une attitude d’’accueil et de discernement est toujours préférable à une attitude de rejet a priori. La Miviludes devrait s’’inspirer de cette approche.

Michel Raoust

Supprimer les RG (suite)

Jean-Arnold de-clermont.jpg Le journal La Croix a annoncé le 10 avril dernier que le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, s’élevait contre une enquête nationale menée par les Renseignements généraux sur les milieux évangéliques et appelait les pasteurs à « faire preuve de réserve » face aux enquêteurs. Les églises évangéliques constituent près de la moitié du protestantisme français et leurs communautés sont très actives.

A juste titre, échaudé par les imprécisions du travail de la Miviludes, le pasteur de Clermont ne croit pas à la neutralité d’une telle enquête. « Il ne peut y avoir d’enquête nationale sur les évangéliques, sauf à les assimiler à des terroristes » a annoncé le pasteur de Clermont. Il a alerté le cabinet du ministre de l’Intérieur et il attend « explicitement du ministre qu’il dise qu’il ne soutient pas l’enquête et que ce n’est pas le rôle des Renseignements généraux. »

Nous lui suggérons une demande plus radicale : la suppression de cette police « politique », survivance d’un autre âge et qui n’a plus sa place dans une démocratie responsable, ouverte et transparente au service de l’intérêt général.

Michel Raoust

Supprimer les RG

rg_machine_scandale.jpgAprès 11 ans de procédure, grâce à un arrêt du Conseil d’Etat du 30 juillet 2003 qui, depuis, a fait jurisprudence (voir notre chapitre ‘victoires légales’) j’ai pu enfin obtenir l’accès au dossier que les Renseignements Généraux avait constitué sur moi.

Malheureusement, comme ma demande initiale avait été faite en 1992, je n’ai pu consulter que les fiches allant jusqu’à cette date.

J’ai donc déposé une nouvelle demande pour consulter les fiches portant sur la période allant de 1992 à nos jours.

La CNIL, Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, vient de me répondre qu’elle venait de confier ma demande à un de ses membres (le droit d’accès aux fichiers des RG est un droit d’accès indirect qui s’exerce par l’intermédiaire de la CNIL).

Mais elle prend soin de me prévenir qu’il y a actuellement…deux mille demandes similaires à la mienne en cours d’instruction et que ses effectifs sont insuffisants pour mettre en œuvre les procédures nécessaires « dans un délai susceptible de [me] paraître raisonnable ».

Je suggère une solution pour désengorger la CNIL : supprimer les RG et détruire toutes les fiches qu’ils détiennent sur les dizaines de milliers de citoyens et d’associations respectueux des lois de la République ! Cette police politique d’un autre âge n’a plus sa place dans une démocratie moderne, ouverte et transparente. Déjà, ses méthodes ont été réformées (suppression des notes anonymes) et son champ d’action a été réduit (par exemple, depuis le 15 juillet 2004 les RG ne sont plus autorisés à se livrer à des prévisions électorales) mais c’est encore nettement insuffisant !

Michel Raoust

Une décision historique à la Cour Européenne des Droits de l’’Homme

L’’Eglise de Scientologie de Moscou obtient une décision historique à la Cour Européenne des Droits de l’’Homme

europe1.jpg

La Cour Européenne des Droits de l’’Homme (première section), dans une décision historique rendue aujourd’’hui à l’’unanimité, a tranché en faveur de la religion de Scientologie, faisant respecter la liberté de pensée, de conscience et de religion.

La Cour a annulé, à l’’unanimité, le refus de la Ville de Moscou d’’enregistrer l’’Eglise de Scientologie de Moscou en tant qu’’organisation religieuse.

C’’est une excellente nouvelle pour les scientologues russes mais aussi pour les scientologues des 46 pays qui se trouvent sous la juridiction du Conseil de l’’Europe, dont la France. Rappelons que la convention européenne de sauvegarde des droits de l’’homme a priorité sur les lois françaises.

Voir le communiqué complet à la rubrique « Victoires légales ».

Le texte de l’’arrêt de la Cour (affaire Eglise de Scientologie de Moscou c. Russie, requête n° 18147/02) est disponible sur le site internet du Conseil de l’’Europe (www.echr.coe.int).

 

La nouvelle loi réformant la protection de l’’enfance

La nouvelle loi « réformant la protection de l’’enfance » vient d’être votée.

protection de l'enfance

Ce texte contient des dispositions très dangereuses pour les libertés fondamentales et je m’’étonne qu’’il n’’ait pas fait l’’objet de plus d’’opposition.

La notion de « mineurs maltraités », qui était jusqu’alors une notion objective, est remplacée par celle de « mineurs dont la santé, la sécurité, la moralité sont en danger ou risquent de l’être ou dont l’éducation ou le développement sont compromis ou risquent de l’être ».

Notons bien ces mots qui, dans un texte de loi, doivent être pesés : « ou risquent de l’’être » ! Ainsi, on peut être un mauvais parent si on risque de mettre en danger son enfant ! Offrez un vélo à votre enfant et vous risquez de le mettre en danger !

Autrement dit, tout le dispositif de protection de l’enfance, avec intervention des DDASS, pourra se mettre en branle quand on estimera qu’il y a seulement « risque de danger » pour un mineur. De qui se moque-t-on ? Où est la sécurité juridique avec une notion aussi vague ?

Avec une notion aussi floue, aussi générale dans sa portée, on peut pratiquement nuire à tout parent qui éduquera ses enfants avec des principes « hors normes » car on estimera qu’il y a risque de danger.

Les mouvements attaqués comme « sectes » sont clairement visés, comme le montrent les débats qui ont précédé le vote de cette loi. La puissance publique pourra intervenir même sans maltraitance d’enfants. Ce n’est plus nécessaire. Il suffit qu’elle considère qu’à cause des croyances des parents, il y a « risque de danger » pour les enfants !
C’est trop gros ? J’exagère ?

Eh bien le législateur a créé un titre IV à ce projet de loi intitulé « protection des enfants contre les dérives sectaires ».

Ceux qui ont poussé ce nouveau titre, les députés Fenech et Vuilque, sont les mêmes qui ont piloté la récente commission d’enquête parlementaire sur les sectes et les enfants. Devant cette commission, les fonctionnaires chargés de l’enfance n’ont pu faire état que de 8 cas avérés d’enfants en danger en rapport avec des pratiques sectaires, et ce pour toute la France ! Eh bien cela n’a pas empêché MM. Vuilque et Fenech de clamer qu’il y avait 60 000 enfants en danger dans les sectes en France et de proposer 26 amendements liberticides à divers projets de loi dont celui sur la protection de l’enfance. Comment sont-ils arrivés à cette estimation ? En estimant le nombre d’enfants chez les Témoins de Jéhovah !

La boucle est bouclée:
Parents dans un mouvement accusé d’être une secte = enfants en danger = la DDASS pourra intervenir pour retirer les enfants !

Nous nous rapprochons à grands pas d’’un Etat Orwellien qui contrôlera tout, mais le pire est que tout ceci semble se faire dans l’’indifférence générale.

Au CFSD nous aurons toujours à cœur de dénoncer le lent grignotage de nos libertés et de tenter, par tous les moyens légaux, de renverser cette spirale extrêmement dangereuse.

Michel RAOUST

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