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Il existe des « Eglises officielles » dans la France de Georges Fenech

L’’incroyable sectarisme dont fait preuve Georges Fenech, l’’actuel président de la Miviludes

inquisition.jpgSur ce site, nous avons à plusieurs reprises dénoncé l’’incroyable sectarisme dont fait preuve Georges Fenech, l’’actuel président de la Miviludes, dans sa lutte intransigeante contre les nouvelles religions.

Nous ne sommes pas les seuls à le faire. Ainsi, lorsque M. Fenech venait d’’être nommé à la tête de la Miviludes, Claude Paty, président de la Fédération protestante de France regrettait cette nomination en ces termes :

« Il a une vision inquisitoriale de la lutte contre les sectes ».

Pour le sociologue Raphaël Liogier, directeur de l’’Observatoire du religieux d’’Aix-en-Provence, le nouveau président de la Miviludes est :

« un homme qui est toujours parti en croisade contre les nouveaux mouvements religieux, qu’’il considérait comme dangereux du fait de leurs bizarreries ».

Cette fois-ci la dénonciation vient du grand sociologue de la laïcité Jean Baubérot, Président d’’honneur de l’’Ecole Pratique des Hautes Études – Titulaire de la Chaire « Histoire et Sociologie de la Laïcité » à l’’École Pratique des Hautes Études, Fondateur et ancien Directeur du Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité, et auteur de nombreux ouvrages de référence sur la laïcité.

Voici des extraits d’’un article publié sur son blog le 1er juin dernier [jeanbauberotlaïcite.blogspirit.com] :

« Le n° du 31 mai du Monde, nous apprend en effet une chose ahurissante : pour un représentant de l’’État, un Monsieur président interministériel, ex-député UMP, il existe en France actuellement des ÉGLISES OFFICIELLES. […]

Explication :

La Cour d’’appel vient de rejeter  une requête de la chancellerie contre 3 aumôniers de prison bénévoles des Témoins de Jéhovah. Et le président de la Miviludes Georges Fenech de déclarer au quotidien qui le cite : « On sent bien qu’’à travers leurs actions, les Témoins de Jéhovah recherchent une RESPECTABILITÉ D’ÉGLISE OFFICIELLE. »

Et il ajoute que le fait que des témoins de Jéhovah emprisonnés puissent recevoir une aide spirituelle du même type que celle que reçoivent, par exemple, les catholiques emprisonnés, « serait  la porte ouverte à toutes sortes de DISSIDENCES RELIGIEUSES dans les prisons : pentecôtistes, mormons, adventistes. »

Et la journaliste du Monde de commenter froidement : « Des aumôniers pentecôtistes travaillent déjà dans les prisons ».

Constatons que le terme de « dissidences religieuses » est le terme administratif utilisé au XIXe siècle, avant 1905, quand existait le régime des « cultes reconnus » et le Concordat avec le Saint Siège.

Situation à laquelle la loi de 1905 a mis fin en indiquant dans son Article 2 :

  •          que la « République ne reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Le « ne reconnait » indique clairement l’’abolition du régime des cultes reconnus

  •          que « les services d’’aumônerie » dans les lieux fermés, eux, sont destinés non pas à donner la moindre officialité aux religions, ou à revenir au système des cultes reconnus, mais « à assurer le libre exercice des cultes ».

M. Fenech, c’’est « Monsieur Anti-Article 2 de la Loi de 1905 »

Comme il est incapable d’’être partisan du libre exercice des cultes et donc de percevoir les aumôneries dans cette perspective républicaine, il est forcé de prétendre qu’’il y a des Églises officielles en France et des cultes dissidents et que les premiers ont droit à des aumôneries et pas les seconds.

LA LAÏCITÉ FENECHISÉE ET UMPETISÉE MARCHE SUR LA TÊTE. ELLE EST LE CONTRAIRE DE LA LOI DE 1905. ELLE EST LE CONTRAIRE DE LA NEUTRALITÉ. »

Fin de citation.

Rappelons que lorsqu’’il présidait la dernière commission d’’enquête sur les « sectes », les hauts fonctionnaires appelés à témoigner avaient beau répéter qu’’ils avaient moins de dix dossiers litigieux, G. Fenech continuait à répandre dans les médias les chiffres les plus farfelus et les plus alarmistes, parlant de centaines de milliers d’’enfants en danger. Son impartialité en la matière était patente !

Rappelons aussi que bien qu’’il prétendait s’’opposer officiellement à la constitution d’’une liste de « sectes », il n’’en soutenait pas moins la création d’’un « référentiel » sur les « sectes » consultable uniquement par les « professionnels » (on appréciera la différence subtile entre une « liste » et un « reférentiel » !). Une phrase de G. Fenech nous avait fait bondir : pourront consulter le référentiel

« les élus locaux qui nous interrogent souvent, sur la location d’’une salle pour telle ou telle conférence ou pour accorder à quelqu’’un l’’agrément d’’assistante maternelle. »

Depuis quand les convictions religieuses ou philosophiques d’’une assistante maternelle sont-elles un critère pour lui accorder son agrément ?  Nous avions alors rappelé que, sur intervention de la CNIL, le Conseil Général de l’’Eure avait dû réintégrer dans ses fonctions, en juin 2007, une assistante sociale qui avait été renvoyée parce que, dans son dossier, figurait la mention qu’’elle était Témoin de Jéhovah. La lettre que le directeur général des services du Conseil Général avait envoyé à l’’assistante sociale pour la réintégrer indiquait :

« Pour faire suite à votre dépôt de plainte, je vous informe que toute mention relative à votre appartenance religieuse a été supprimée de votre dossier en application de l’’article 8 de la loi du 06/01/78 modifiée en août 2004 et de l’’article 18 alinéa 2 de la loi du 13 juillet 83 portant droits et obligations des fonctionnaires ».

Nous espérons depuis qu’’une telle mise en garde figure dans le « référentiel » pour refroidir les ardeurs d’un Georges Fenech ou d’’élus trop zélés !

Connaissant le personnage, nous en doutons fortement…

 

La Scientologie, un contre-pouvoir nécessaire

Les démocraties, pour ne pas être gangrenées par la corruption, ont absolument besoin de contre-pouvoirs efficaces

glaive-et-balance-de-la-justice.jpgL’’affaire Wikileaks a le mérite de mettre en lumière le fait que les démocraties, pour ne pas être gangrenées par la corruption, ont absolument besoin de contre-pouvoirs efficaces.

Si on peut contester la publication de notes diplomatiques qui devraient rester confidentielles, on ne peut qu’’approuver la révélation de turpitudes qui doivent tomber sous le coup de la loi au lieu de rester à l’’abri du « secret défense ».  Ainsi, une partie du travail effectué par Wikileaks relève d’’un contre-pouvoir salutaire.

Dans une société qui doit rester ouverte aux nouvelles idées, l’’Eglise de Scientologie constitue aussi un contre-pouvoir bénéfique.

Prenons quelques exemples :

Depuis 1969, date de sa création par l’’Eglise de Scientologie et le professeur Thomas Sasz, la Commission des citoyens pour les droits de l’’homme (CCDH) lutte contre les violations des droits de l’’homme commises par la psychiatrie : traitements dégradants, mise sous camisole chimique, internements forcés sans contrôle judiciaire…

En 2009, 56 000 DVD ont été envoyés par la Commission à tous les médecins généralistes français pour les alerter sur les dangers des psychotropes. Cet envoi a certes mis en émoi les défenseurs du lobby pharmaceutique mais les faits donnent raison aux scientologues : on ne compte plus les crimes horribles commis par des individus jusque là sans histoire, sous l’’emprise des psychotropes et le lien entre ces molécules et le passage à l’’acte est de plus en plus avéré.

L’’un des principaux joyaux de l’’industrie psycho pharmaceutique est un antidépresseur produit par le géant GlaxoSmithKline, le Paxil. Cela fait des années que la CCDH fait connaître ses effets secondaires absolument dévastateurs. Le Paxil a fait l’’objet de diverses poursuites judiciaires. GlaxoSmithKline a été forcé de régler à l’’amiable cas sur cas, plus de 600 en tout, et a dû débourser plus d’un milliard de dollars pour réparer les dommages.  Récemment, Glaxo a annoncé qu’’il se retirait du marché de la recherche des antidépresseurs (Wall Street Journal, 5 février 2010).

Dans son DVD « Profits macabres », la CCDH a révélé les liens incestueux existant entre laboratoires pharmaceutiques, experts psychiatres et agences d’’autorisation de mise sur le marché. Le scandale du Mediator, en mettant en lumière les liens financiers entre l’’agence française d’’autorisation de mise sur le marché, l’’Afssaps et les laboratoires pharmaceutiques, lui donne indirectement raison. Bien que la psychiatrie fasse partie de l’’establishment et que les médias soient parfois à sa botte, les scientologues n’’hésitent pas à dénoncer ce qui met en danger le futur de la société et ce qui détruit des individus.

Sur un autre registre, les scientologues ont été parmi  les premiers à se mobiliser en France, dès 1977, dans le but de faire voter une loi garantissant aux citoyens un libre accès aux documents et aux fichiers détenus par les administrations pour y faire corriger les fausses données et connaître la nature des informations fondant des décisions qui leur étaient opposées.

L’’Eglise de Scientologie a publié un guide « Liberté d’’accès aux documents administratifs – Comment utiliser la loi » pour aider les citoyens français à faire aboutir leur demande d’’informations.

Les scientologues ou l’’Eglise de Scientologie ont aussi créé de nombreux précédents juridiques qui renforcent le droit des citoyens à disposer d’’informations détenues par leurs administrations. Ainsi le 30 juillet 2003, après onze ans de procédure, la plus haute autorité de justice administrative, le Conseil d’’Etat, a jugé que le Ministère de l’’Intérieur ne pouvait se contenter d’’affirmations d’’ordre général et non spécifiques pour interdire à des citoyens l’’accès à leurs fiches. Cette décision a été bénéfique pour des milliers de membres d’’associations ou de groupes religieux.

L’’Eglise de Scientologie en Russie a remporté une victoire très importante auprès de la Cour européenne des droits de l’’homme qui, à l’’unanimité absolue lui a non seulement donné gain de cause mais a aussi ordonné qu’’elle bénéficie des mêmes droits que toute autre religion. Cette décision a fait jurisprudence et a bénéficié à une autre religion, dans un procès similaire intenté contre les autorités russes. Il est désormais de notoriété publique que la jurisprudence établie dans de nombreux pays par l’’Eglise de Scientologie a renforcé les normes légales garantissant la liberté de religion.

Considérons un dernier exemple : la distribution massive, grâce aux dons des scientologues, d’’un code moral laïc rédigé par L. Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie. Près de cent millions d’’exemplaires de ce livret traduit en presque toutes les langues sont en circulation dans le monde.

L’’impact de cette diffusion est le plus flagrant en Colombie. Dans ce pays, le livret a été distribué à plusieurs millions d’’exemplaires avec l’’aide de l’’armée et d’’officiers de police comme le colonel  Ricardo Antonio Prado. Ce dernier a notamment organisé la distribution de plus d’un million d’’exemplaires dans les fiefs des barons de la cocaïne à Bogota et dans sa périphérie. Depuis ces distributions qui ont commencé en 2008, le taux de criminalité en Colombie a chuté de manière spectaculaire. Plus de 50% de réduction du nombre d’’homicides, de vols, de kidnappings ! Les médias ont baptisé ce phénomène « le miracle colombien » et c’’est d’’autant plus miraculeux que le taux de criminalité de toutes les autres nations d’’Amérique latine a continué de grimper.

Ces exemples montrent bien que face à de puissants lobbys, les scientologues contribuent à renforcer les droits de l’’homme et œoeuvrent dans l’’intérêt général. Ils constituent désormais un contre-pouvoir avec lequel les tenants du clientélisme, de l’’obscurantisme et de la défense de sombres intérêts privés doivent désormais compter !

La perquisition scandaleuse des locaux de Terre du Ciel

Une vingtaine de fonctionnaires et des gendarmes en treillis de combat, armés de mitraillettes !

 La perquisition scandaleuse des locaux de Terre du Ciel

En janvier nous avons relaté sur ce site  l’’incroyable perquisition dont fit l’’objet l’’association Terre du Ciel.

Le 7 janvier 2010 les permanents de cette association, qui organise des stages et des séminaires  ayant trait à différentes traditions spirituelles, ont vu débarquer dans leurs locaux une vingtaine de fonctionnaires et des gendarmes en treillis de combat, armés de mitraillettes !

Sur le site de l’’association, le fondateur, Alain Chevillat, donne des nouvelles de cette perquisition. Voici des extraits de ses réponses, particulièrement éclairantes sur le climat détestable qui prévaut en France contre tout organisme tentant de faire passer au premier plan la spiritualité.

1    Où en êtes-vous de vos ennuis ? Ont-ils des conséquences sur vos activités et sur l’’avenir de Terre du Ciel ?

[…]« La ‘garde’ de tous nos ordinateurs pendant un mois ne nous a pas permis de faire notre brochure d’’été habituelle. Nous avons fait une brochure réduite qui renvoyait sur internet. Cela a conduit à un résultat en baisse de quelques 30%. Comme nous avions fait un bon hiver, je pense que l’’un compensera l’’autre, et que le bilan sera équilibré. Du moins, je l’’espère.

Cet été, les banques se sont liguées contre nous – alors que nous n’avons jamais eu le moindre incident bancaire. Une première nous a refusé l’’ouverture d’’un compte ; une seconde [..] nous a fermé d’’autorité notre compte Nef. Puis une troisième, une banque de Louhans, nous a demandé de fermer notre compte, avant de changer d’’avis après discussion avec le responsable régional. Tracfin, un organisme d’’Etat chargé de la lutte contre le blanchiment d’’argent, serait derrière ces décisions. Mais on ne voit pas de quel blanchiment il s’’agirait, la Brigade financière et le Fisc ayant déjà épluché tous nos comptes sans rien trouver, et on peut se demander : ‘Qui est derrière Tracfin ?’

Rappelons que le Centre Amma a vu, il y a plusieurs années, une ouverture de compte refusée par toutes les banques, et que les Témoins de Jéhovah, victimes de la même discrimination, portent aujourd’’hui cette question devant les tribunaux. N’’y aurait-il pas des listes noires qui circulent ? N’’auraient-elles pas un lien avec le référentiel de la Miviludes qui pointe du doigt 600 structures ‘à tendance sectaire’ à l’’intention des ‘autorités’ ?

L’’existence de listes noires secrètes rappelle un passé pas si lointain… et pas très glorieux, et invite à nous demander si nous sommes toujours dans un pays de droit.[…]

Cette crise nous a remotivé, a réveillé notre énergie combative, avec le sentiment que nous ne combattons  pas seulement pour nous, mais pour toute la mouvance alternative, pour l’’avenir de la société. En fait on se bat pour la Vie, contre l’’intégrisme de la Miviludes, et contre une bureaucratie qui peut être très castratrice.[…]

2.    Comment comprenez-vous que Terre du Ciel, pluridisciplinaire, interculturel et inter-religieux, qui assume un véritable travail culturel de service public, puisse être dans le collimateur des pouvoirs publics ?

Le spirituel n’a pas droit d’’expression en France dans la sphère publique. Or depuis vingt ans nous ne respectons pas cette omerta tacite, cette loi du silence. Tous nos forums, notamment, mettent en avant la spiritualité en explicitant qu’’elle est une dimension fondamentale de la vie. Nous renouvelons aujourd’’hui plus que jamais cette affirmation, notamment dans ces Forums de trois jours qui accueillent à chaque fois un millier de personnes et une quarantaine d’’intervenants venant de tous horizons professionnels, sociaux et religieux.[…]

Par ailleurs, depuis quelques années, la Miviludes, en chasse des minorités spirituelles, a élargi sa cible aux médecines naturelles, aux écoles parallèles, au développement personnel. C’’est une véritable inquisition contre le ‘non conforme’, une mission de normalisation de la pensée et des comportements. C’’est tout l’’art de vivre alternatif qui est officiellement visé comme dangereux pour la religion officielle de la République française qui est le ‘Consumérisme’. Et Terre du Ciel est clairement au cœoeur de cette démarche pour l’’élaboration d’un nouvel art de vivre.

Au lieu de prendre acte du côté obsolète de beaucoup d’’aspects de la société française actuelle, et de soutenir les structures alternatives comme laboratoires de recherche et d’’expérimentation pour une société post-industrielle dans laquelle nous entrons, les pouvoirs publics ont choisi de durcir leur position et de s’’engager  dans la voie de la répression. Et leurs outils pour cela sont la Miviludes et les administrations.

Les pouvoirs publics disent aujourd’’hui à qui veut les entendre que la perquisition du 7 janvier n’’a été due qu’’à des fautes administratives. Mais un policier très haut placé à Paris nous a dit, après enquête, il y a peu : ‘la première piste est aujourd’’hui complètement abandonnée. Ils sont sur une piste financière banale. Ils en veulent à la Miviludes qui les a égarés. Ils cherchent à botter en touche.’ C’’est très clair et cela résume toutes les informations que nous avons réunies par ailleurs.[…]

Il est bien connu que les réglementations administratives françaises sont particulièrement compliquées, et un petit patron de PME n’’est pas forcément au courant de toutes leurs subtilités, qui d’’ailleurs changent tout le temps. Il est donc très vulnérable. Selon qu’’il se situe d’’un côté ou de l’’autre de la barrière, selon qu’’il est plutôt proche du ‘premier cercle’ du Président, ou des cibles de la Miviludes, l’’administration agira d’’une façon ou d’’une autre. Elle enverra une lettre d’’invitation à corriger les erreurs, ou une escouade de gendarmes qui saisiront l’’argent et les ordinateurs, tuant, de fait, une entreprise avant qu’’elle soit jugée. Rappelons que nous n’’avons récupéré nos ordinateurs qu’’après 4 semaines et sur la pression de nos amis qui se sont démenés pour obtenir notre survie (1500 lettres ! Merci). Nous n’’avons toujours pas récupéré l’’argent.

Quoi que disent aujourd’’hui l’’administration, les gendarmes, l’’inspection du travail ou le procureur, c’’est un fait incontestable que la méthode employée nous aurait tué sans jugement s’’il n’’y avait pas eu la réaction forte de nos amis. Doit-on répéter en chœoeur la phrase bien connue : ‘J’ai confiance dans la justice de mon pays’ ?».[…]

L’’Observatoire des subventions épingle la Miviludes

La Miviludes mène grand train

observatoire des subventions

Sous le titre « la Miviludes mène grand train », l’’Observatoire des subventions,  créé par la puissante association « Contribuables associés », vient de publier sur son site internet (observatoiredessubventions.com) la lettre d’’une lectrice très critique contre le train de vie de la Miviludes.

Le CFSD a, à plusieurs reprises, dénoncé les propos de M. Fenech, ses accointances, et le financement public d’’associations militantes qui luttent contre les nouvelles religions. Aussi, nous nous associons pleinement aux propos de cette lectrice. Voici des extraits de sa lettre :

« Soit les dérives sectaires sont des actes qui violent la loi et dans ce cas, c’est à la police et la justice d’agir ; soit elles ne violent pas la loi mais ressortent d’une appréciation subjective auquel cas la France, démocratie adulte, n’a que faire d’un organisme qui prétend faire le tri entre les bonnes et mauvaises croyances.

George Fenech, actuel président de la Miviludes, présidant la commission d’enquête parlementaire sur les enfants et les sectes en 2006, clamait dans les médias que ’60 000 enfants étaient en danger’.

 Auditionné devant la commission d’enquête, le directeur central des Renseignements Généraux, M. Joêl Bouchité, estimait, lui, le nombre ‘tout au plus à quelques dizaines.’ Exagération énorme ! Mais elle permet à la Miviludes de justifier son existence et ses dépenses.

Le dernier rapport de la cour des Comptes a épinglé la voiture de fonction avec chauffeur mise à la disposition de G. Fenech, par le ministère de l’Intérieur (plus de 80 000 euros par an). Et on a pu suivre les voyages de M. Fenech et de sa conseillère technique en Guadeloupe, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, sous couvert de traquer le sectarisme aux quatre coins du monde. […]»

 

Quand les religions se parlent

Des représentants de religions très diverses

Quand les religions se parlentSous l’’égide du CLIMS, le Centre de Liaison et d’’Information concernant les Mouvements Spirituels, s’’est tenu à Genève, le 13 juin dernier, un intéressant colloque intitulé « L’’Universalisme dans le Judaïsme ».

Intéressant non seulement pour le sujet traité mais aussi parce qu’’intervenaient à la tribune des représentants de religions très diverses : Judaïsme,  Sukyo Mahikari, Église des Saints des Derniers Jours, Fraternité Blanche Universelle et Église de Scientologie.

Ainsi, à travers les interventions de chacun, l’’assistance apprenait à connaître le message de paix et de fraternité entre les hommes que chacune des religions représentées souhaitait délivrer.

Voici quelques extraits de différents discours prononcés.

Grand Rabbin Itzak Dayan :

« En ce début de siècle, plus que jamais, après les barbaries telles que la Shoah et les atrocités nées des guerres modernes, il est indéniable que l’’humanité aspire à la stabilité et à la cohésion entre les peuples. Elle aspire à une ère nouvelle où règnent la paix, la justice et le respect des droits de l’’homme.[…]
Affirmer la supériorité d’’une espèce par rapport à l’’autre,  établir une hiérarchie entre les êtres humains, créer une discrimination fondée sur l’’ethnie ou sur l’’origine, c’’est s’’élever contre la Bible, qui donne à l’’humanité un père commun. […]
L’’étranger, cet être qui inquiète trop souvent aujourd’’hui, et dont on veut faire un paria dans nos sociétés industrielles, cet étranger, nous nous devons de veiller sur lui. Plutôt que de l’’absorber, nous devons l’’encourager à se vouloir fidèle à lui-même. Son identité nous est précieuse et il nous incombe de l’’enrichir. Le Judaïsme nous enseigne de mettre l’’accent sur cette solidarité et le respect de l’identité de tout un chacun.[…]
Il n’’y a pas là un esprit de tolérance, car la tolérance suppose l’’acceptation de l’’autre avec des réticences. Autrui n’’est pas là pour être toléré, mais pour être accepté tel qu’’il est. Autrui n’’est pas là pour être toléré, mais pour être aimé pour ce qu’’il est. Autrui n’’est pas là pour être toléré, mais pour avoir les mêmes droits que moi et sans aucune distinction de race, ni de religion.[…]
Ainsi, la tradition juive ne reconnaît aucune guerre comme sainte. La guerre ne peut et ne doit jamais servir de moyen d’’atteinte à la noblesse ou à la sainteté. Tuer, même si c’’est pour défendre une cause supérieure, diminue l’’homme.[…]
Dans nos relations avec autrui, nous devons nous aussi, privilégier la conciliation plutôt que l’’affrontement, et contribuer par un leitmotiv constant à la fraternité. »

Monsieur Philippe Ramoni, membre de l’’Enseignement de la Fraternité Blanche Universelle :

« Mais aujourd’’hui, plus que jamais, il ne s’’agit plus tellement de nous tourner vers le passé en étudiant des connaissances extraordinaires, mais de les utiliser pour participer à un travail essentiel : donner conscience à l’’Homme de sa juste place, afin qu’’il comprenne les rapports à créer avec le Monde divin autant qu’’avec son environnement terrestre et avec les autres êtres vivants sur la terre et au-delà. Et c’’est là que l’’on peut reprendre le mot d’’universalisme – c’’est-à-dire une opinion qui ne reconnaît que le consentement universel – puisqu’’il en va de la responsabilité universelle d’’appliquer dans notre vie cette connaissance, qui n’’a pas d’’âge, et qui aujourd’’hui encore apporte des réponses aux questions essentielles des humains souvent désemparés et sans repères.
En ce début du XXIème siècle, il a fallu quelques accidents écologiques spectaculaires ou des événements climatiques inhabituels pour attirer l’’attention des humains qui commencent à réfléchir et à envisager des solutions… On y consacre des efforts colossaux, mais cette réflexion se limite encore au plan physique, pour les déchets que nous produisons et rejetons, pour nos besoins en énergie et en produits de consommation.

On ne voit pas encore le lien entre les différents plans, on peine à comprendre que nous vivons dans un monde où tout est lié, où chaque élément dans notre vie même, comme nos pensées et nos sentiments autant que nos actes, engendrent des conséquences, en bien ou en mal, en bénédictions ou en malédictions, à très long terme.
Et c’est là que nous rejoignons encore une fois la science contenue dans les livres sacrés de l’’Humanité, dont le judaïsme a été l’’un des porte-flambeaux.

Ces textes – à commencer par le Décalogue, par exemple – attirent notre attention sur les conséquences négatives des plus petites choses : pensées avides, mauvaises intentions, paroles perfides ou sentiments frelatés que l’’homme d’’aujourd’’hui ne prend plus au sérieux, mais répand sans cesse et en abondance autour de lui, comme si cela n’’avait aucune importance.

On sait pourtant que tous ces éléments influencent de manière importante les relations entre les humains, empêchant les échanges harmonieux, engendrant conflits et incompréhensions et, ainsi, éloignant l’’Homme de sa mission céleste. »

Madame Suzanne Montangero, membre de l’’Eglise de Scientologie :

« Pour évoquer le caractère universel dans la religion, nous avons connaissance, dans nos écritures, d’’un principe qui intègre le lien avec la loi de Dieu transmise aux hommes. Ce principe répond à la question : Qu’’est ce que la grandeur ?
Extrait d’un texte de L. Ron Hubbard : ‘Le plus grand défi est de continuer d’’aimer ses semblables en dépit de toutes les raisons qu’’on aurait de ne pas le faire. Et le véritable signe de santé d’’esprit et de grandeur est de le faire. A celui qui peut y parvenir, tous les espoirs sont permis.’ »

Ce que pense Yves Bertrand, ex patron des RG, de la Scientologie

Le complot sectaire relève du pur fantasme journalistique

Le complot sectaire relève du pur fantasme journalistiqueDans le tintamarre actuel, suscité par quelques névrosés qui croient voir des scientologues partout, jusque dans les bureaux de la Commission des lois – peut-être regardent-ils sous leur lit avant de s’’endormir, on ne sait jamais, des fois qu’’un scientologue s’’y trouverait –la petite voix d’Yves Bertrand, qui a dirigé les RG pendant douze ans, vient contredire les accusations d’’infiltration.

Dans son livre d’’entretiens, publié sous le titre « Ce que je n’’ai pas dit dans mes carnets », Yves Bertrand, répondant aux questions de Frédéric Ploquin,  écrit notamment :

« Vous qui avez suivi l’’univers des sectes de très près, pensez-vous qu’’elles représentent un réel danger en France ?

Les complots sectaires au cœoeur de la République relèvent du pur fantasme journalistique.

[…] En fait, je serais assez favorable à l’’abandon du mot « secte », sauf à considérer toutes les dissidences issues du tronc chrétien comme autant de sectes. Le mot a été déformé, il a vieilli et ne correspond plus guère aux réalités d’’aujourd’’hui. La nomenclature des sectes que les RG avaient établie en 1995 sent définitivement la poussière. […] Selon le dernier pointage de la Mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, le nombre de « sectes » aurait doublé en treize ans. Plutôt que de sectes, mieux vaudrait parler ici de « religions minoritaires », comme font les Américains.

Comment situez-vous par exemple l’’Eglise de Scientologie, cible en France d’’enquêtes judiciaires à répétition dont la dernière pour « escroquerie en bande organisée » laisse planer sur elle une menace de dissolution ?

L’’Eglise de Scientologie était reçue par Nicolas Sarkozy ou par son directeur de cabinet quand il était en fonction place Beauvau. J’’ai également reçu à plusieurs reprises leur responsable préposé à la communication. Il avait simplement besoin de nous pour « dédiaboliser » son organisation. Je suis tout sauf scientologue, mais l’’image de cette Eglise me paraît faussée. La Scientologie est davantage une multinationale qu’’une de ces sectes où l’’on pratique l’’inceste ou le suicide collectif. La Dianétique, inventée par son fondateur, Ron Hubbard, est d’’ailleurs aujourd’’hui concurrencée par une multitude de médecines parallèles qui font le succès de la parapharmacie et de « psy » non homologués… »

Quand Yves Bertrand, qui avait à sa disposition tous les moyens d’’écoute et de surveillance des RG dit que le « complot sectaire » relève « du pur fantasme journalistique », cela devrait faire réfléchir la petite clique des Fenech, Vuilque, Brard et compagnie, si prompte à crier au scandale quand une loi votée par la représentation nationale vient contrecarrer leurs sinistres plans….

Langue de bois et platitudes

liberation.jpgLe journal Libération vient d’’offrir une tribune à Georges Fenech, intitulée « La France est en pointe dans la lutte contre les sectes ».

Dans cette tribune, le président de la Miviludes annonce que le fameux « référentiel » sur les « sectes » (ndlr : que Matignon refusait de publier) sera tout de même « consultable sur demande ».

Une phrase de G. Fenech nous a fait bondir : Pourront consulter le référentiel « les élus locaux qui nous interrogent souvent, sur la location d’’une salle pour telle ou telle conférence ou pour accorder à quelqu’’un l’’agrément d’’assistante maternelle. »

Ah bon ? Depuis quand les convictions religieuses ou philosophiques d’’une assistante maternelle sont-elles un critère pour lui accorder son agrément ?

Il serait bon de rappeler à Georges Fenech que, sur intervention de la CNIL, le Conseil Général de l’’Eure a dû réintégrer dans ses fonctions, en juin 2007, une assistante sociale qui avait été renvoyée parce que, dans son dossier, figurait la mention qu’’elle était Témoin de Jéhovah.

La lettre que le directeur général des services du Conseil Général a envoyé à l’’assistante sociale pour la réintégrer indique : « Pour faire suite à votre dépôt de plainte, je vous informe que toute mention relative à votre appartenance religieuse a été supprimée de votre dossier en application de l’’article 8 de la loi du 06/01/78 modifiée en août 2004 et de l’’article 18 alinéa 2 de la loi du 13 juillet 83 portant droits et obligations des fonctionnaires ». Il semble indispensable que cette mise en garde figure dans le « référentiel » pour refroidir les ardeurs d’’élus trop zélés !

Dans sa tribune, Georges Fenech critique les Témoins de Jéhovah pour l’’éducation qu’’ils donnent à leurs enfants. Selon lui, ces derniers ne participent pas à la vie sociale « car il est interdit de fêter les anniversaires, Noël, etc ». Depuis quand la fête de Noël est-elle une obligation sociale dans un état laïc ? Il y a encore de nombreuses communautés qui ne fêtent pas Noël !

Nous finirons par la publication des remarques de cet internaute qui, depuis le Québec, tenait à réagir aux propos de Georges Fenech. Son intervention porte le titre « langue de bois et platitudes ».

Rappelons que le Québec a toujours refusé de financer sur fonds publics la « lutte contre les sectes ». Comme l’’écrivait le ministère de la Santé à une association « anti-sectes » qui lui réclamait des subventions : « Il n’’est pas dans le mandat du ministère de la Santé et des Services sociaux de s’’impliquer dans un secteur où la liberté religieuse et ses différentes pratiques sont mises en cause ».

La réaction d’’un québécois aux propos de G. Fenech

La Miviludes travaille à l’’élaboration d’’un « référentiel » sur les sectes, – quelle connotation savante et laborieuse ! Avec des relents de classe, n’’est-ce pas, car on songe au référentiel galiléen axé sur les étoiles fixes.… Mais justement, la Miviludes remarque avec finesse qu’’il s’’agit de mouvements fluctuants et s’’inquiète de leur éventuelle stigmatisation. Mais voyons donc, je croyais que c’’était précisément le but recherché, de tout faire pour stigmatiser certains de ces mouvements ? Sauf qu’’il devient difficile de s’’adonner à ce sport en pleine lumière, à cause de la vigilance importune de certains, trop prompts à pointer du doigt les violations flagrantes des clauses essentielles de la Déclaration universelle des droits de l’’homme. Alors la Miviludes a recours à une solution en réalité bien meilleure, une méthode qui a fait ses preuves, que l’’on pourrait nommer « la diffamation de l’’ombre ».

On dépose un rapport accessible aux institutions concernées, c’’est-à-dire celles qui ont le pouvoir d’’utiliser cette stigmatisation de manière économiquement et socialement efficace, pour qu’’elles fassent autant de mal que possible aux mouvements ciblés (à des citoyens français en dernière analyse). Ainsi masqué dans une semi-obscurité, le rapport ne sera pas trop attaquable ; mais il n’’en sera que plus efficace, car venin issu de l’’ombre porte meilleur poison.

Une observation merveilleuse d’’ingénuité : les témoins de Jéhovah disent à leurs enfants que ce qu’’on leur enseigne à l’’école, c’’est pas la vérité ! Non mais ça alors ! Parce que pour tous les autres ados non « sectarisés », l’’enseignement scolaire, c’’est parole d’’évangile (faites donc un sondage si vous ne le croyez pas) ! Eux au moins, ne sont pas déchirés entre les vérités qui s’’affrontent !

Enfin, quel bel euphémisme, la France « en pointe dans la lutte contre les dérives sectaires » ! Traduction impudique : la France, terrain de prédilection de la chasse aux sorcières modernisée ! Appelons un chat un chat, voulez-vous ? Et puisqu’’on cite le Danemark, (ndlr: Georges Fenech critique les États-unis et le Danemark pour leur trop grande liberté de religion) qui a le mauvais goût de se situer sur une ligne américaine dans sa défense des droits de l’’homme et des libertés fondamentales, remarquons que dans l’’Indice de perception de la corruption 2008, document de l’’ONG Transparency International qui fait autorité en tant qu’’outil de mesure du degré de transparence des institutions des pays, ledit Danemark se situe en tête de file avec un indice de transparence de 9,3 – cependant qu’’on doit descendre en 23ème position pour trouver la France, avec un indice de transparence de 6,9, entre le Chili et la Barbade…. Mais qu’’à cela ne tienne, M. Fenech propose de se doter de « programmes européens » pour niveler ces regrettables différences….

Gaspillage de fonds publics par l’UNADFI

Ethique et Liberté demande l’’arrêt de toutes les subventions à des groupes qui sont reconnus d’’utilité publique alors que le public ne les soutient pas

el.jpgNous publions ci-après le dernier communiqué de presse de l’association Ethique & Liberté.

Pour plus d’informations :
ethique-liberte@wanadoo.fr

11 Juin 2009

COMMUNIQUE DE PRESSE

GASPILLAGE DE FONDS PUBLICS PAR L’’UNADFI
Une enquête du dernier numéro d’’Ethique et Liberté
le journal de l’’Eglise de Scientologie

Exposant en détail le financement de l’’UNADFI, le nouveau numéro d’’Ethique et Liberté, le journal des Droits de l’’Homme de l’’Eglise de Scientologie, sort aujourd’’hui. Il sera distribué à plusieurs milliers d’’exemplaires aux élus, groupes interreligieux et associations, ainsi qu’’au grand public. L’’article principal, Manipulations et mensonges, dénonce, chiffres à l’’appui, un scandaleux gaspillage de fonds publics au bénéfice d’’une association, l’’UNADFI, maintenue en survie artificielle par les subventions publiques.

Également dans ce numéro, un article sur les actions controversées de la MIVILUDES et de son président Georges Fenech. Une étude des récentes décisions de la Cour européenne des droits de l’’Homme met en évidence le double langage des autorités françaises, que sa politique vis-à-vis des minorités de conviction isole de plus en plus en Europe et dans le monde.

Dans son éditorial, Danièle Gounord s’’interroge sur « ces groupes de pression qui se prétendent associatifs » alors qu’’ils sont essentiellement financés par des fonds publics, et sur ce qu’’ils veulent. Poursuivant son combat pour faire respecter les droits de tous les citoyens, Ethique et Liberté demande l’’arrêt de toutes les subventions à des groupes qui sont reconnus d’’utilité publique alors que le public ne les soutient pas.

Retrouvez cette édition d’’Ethique & Liberté et les précédentes en ligne, sur :
www.ethique-liberte.org.

Le journal français de l’’Eglise de Scientologie a été créé en 1976 sous le nom Justice et Liberté, avant de devenir Éthique et Liberté. Ses premiers dossiers ont porté sur la protection des fichiers et le droit d’’accès (Loi Informatique et Liberté).

Plusieurs de nos éditions ont été consacrées à la consommation abusive de tranquillisants dans les années 80, domaine dans lequel Ethique et Liberté a été pionnier, dénonçant également les violations des droits de l’’homme en psychiatrie, comme par exemple les internements abusifs, les traitements dégradants, les électrochocs, sans oublier la destruction des valeurs sociales et familiales suite à l’’infiltration des principes psychiatriques dans tous les rouages de la société – l’’éducation, la justice, pour n’’en citer que quelques-uns.

La liberté d’’expression religieuse est de règle

La liberté d’’expression religieuse est de règle

Au sein d’’une entreprise privée, la liberté d’’expression religieuse est de règle

kippa.jpgUn avis de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) rendu public le 10 avril vient de rappeler qu’’au sein de l’’entreprise privée, la liberté religieuse est la règle.

Les restrictions apportées à cette liberté par des règlements intérieurs d’’entreprises doivent toujours être « justifiées » et « proportionnées au but recherché ».

Voici la synthèse de cet avis, publiée sur le site internet de la Halde :

« La liberté de religion et de convictions est un principe consacré par le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 et par l’’article 9 de la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l’’Homme, qu’’il s’agisse de la liberté de conscience ou du droit d’’exprimer ses convictions en public ou en privé.

En France, le principe de laïcité impose une stricte neutralité dans la tenue et les expressions aux agents publics dans l’’exercice de leurs fonctions.

A contrario, aucune disposition législative ou réglementaire n’’encadre spécifiquement l’’exercice de la liberté religieuse au sein de l’’entreprise privée, mais la loi et la jurisprudence en précisent certaines limites :

  1.  Les abus du droit d’’expression sont interdits, même en l’’absence de disposition réglementaire interne, et peuvent être sanctionnés par l’’employeur : prosélytisme, actes de pression ou d’’agression à l’’égard d’’autres salariés…

  2. La liberté d’’expression religieuse est la règle, mais l’’employeur peut y apporter des restrictions dans le cadre de son pouvoir de direction défini par les articles L.1121-1 et L.1321-3 du code du travail. La jurisprudence dit qu’’elles peuvent être justifiées :

    •  soit par des impératifs de sécurité au travail, de santé ou d’’hygiène (incompatibilité entre le port d’’un signe religieux et d’’un équipement obligatoire, risques accrus par le port de vêtements non adaptés…)
    •  soit par la nature des tâches à accomplir, notamment lorsque la prestation de travail est en lien avec la clientèle. L’’employeur doit être en mesure de démontrer que ces limitations sont fondées sur des éléments objectifs étrangers à toute discrimination et qu’’elles sont proportionnées au regard des tâches concrètes de ses employés et du contexte de leur exécution. Le simple contact avec la clientèle, par exemple, ne suffit pas à justifier une restriction. Non seulement l’’interdiction ne peut être générale et absolue, la légitimité d’une limitation du port de signe religieux s’’appréciant au cas par cas, mais ses modalités doivent pouvoir être discutées avec les salariés intéressés.

  3. Le salarié ne peut invoquer des prescriptions religieuses pour refuser d’’exécuter tout ou partie de ses missions contractuelles ou pour se soustraire aux obligations légales et réglementaires (telles que les visites médicales obligatoires).

    Les revendications liées aux pratiques religieuses (autorisations d’’absence pour les fêtes, aménagements du temps de travail pour les prières et autres pratiques) ne peuvent s’’imposer face aux nécessités du bon fonctionnement de l’’entreprise. Toutefois, une contrainte horaire ou un refus d’’autorisation d’’absence ne sont légitimes que s’’ils sont étrangers à toute considération discriminatoire. »

Cet avis montre bien que le principe qui doit prévaloir dans une entreprise privée est celui de la liberté religieuse, tandis que dans la fonction publique le principe de laïcité impose une « stricte neutralité » aux agents.

Le règlement intérieur d’’une entreprise ne peut pas interdire, de manière générale et absolue, le port de tout signe religieux ostentatoire.

La liberté d’’expression doit prévaloir. On est donc très loin de l’’attitude d’’un Jean-Pierre Brard qui, lorsqu’’il était maire de Montreuil, avait refusé de laisser s’’exprimer une élue au motif qu’’elle portait un pendentif avec une croix. Le tribunal correctionnel de Bobigny l’’avait condamné à 1500 euros d’’amende et 5000 euros de dommages et intérêts.

Le juge avait considéré que le député avait fait « une confusion entre le principe de neutralité exigé dans les services publics et la non-neutralité d’’un conseil municipal où tout le monde doit pouvoir s’’exprimer ». (voir notre article)

Porter un vêtement ou un insigne manifestant une appartenance religieuse ne constitue pas en soi un acte de prosélytisme. La CEDH (Cour européenne des droits de l’’homme) a ainsi rappelé que le port du foulard pour les femmes en islam, de la kippa ou du turban pour les hommes de confession juive ou sikhe « relève d’’abord de l’’accomplissement d’’une pratique religieuse ».

A la liberté de religion s’’ajoute la liberté d’’expression. Les seules restrictions à cette liberté d’’expression religieuse qui pourront être apportées par l’’employeur devront être « justifiées par la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché ».

Un maccarthysme à la française ?

maccarthy.jpgMaccarthysme : le mot est aujourd’’hui synonyme d’’intolérance et d’’inquisition, d’’accusations sans fondement, de campagnes de diffamation au cours desquelles les déclarations d’’innocence deviennent des aveux de culpabilité et les droits civils sont piétinés par la rumeur et les soupçons.

En France, l’’actuelle hystérie  « anti-sectes » a des relents de maccarthysme et, comme l’’original, intoxique toute une nation, semant sur son passage son lot de vies brisées, de carrières ruinées et donnant à quelques politiciens en mal de voix une énième plateforme de sape des libertés fondamentales.

Toute critique des mesures « anti-sectes » est aujourd’’hui foulée aux pieds selon la même tactique que celle de Mc Carthy, en plus perfectionnée.

En mai 2001, alors que la loi About-Picard était en discussion à l’’Assemblée Nationale, le journal Actualités des Religions titrait : « Les députés ont eu peur de passer pour ‘pro sectes’ ». Au moment de la discussion du projet de loi au Sénat, un sénateur a brièvement fait état de « pressions » exercées sur les assistants parlementaires, leur déconseillant « d’’entrer dans la discussion » avec les représentants des groupes concernés. «  Permettez-moi de vous dire que c’est absolument scandaleux ! » avait-il déclaré devant ses pairs.

La « peur des sectes », agitée par quelques extrémistes, vise à créer en France le même effet que le « péril rouge » dans les Etats-Unis des années 50. L’’hystérie est produite et entretenue par quelques associations militantes qui ne tirent leurs subsides que des subventions de l’’Etat et qui ont ainsi intérêt à amplifier le danger pour justifier leur existence, par quelques politiciens en mal de notoriété et par un organisme interministériel, la Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) présidé par l’’ex magistrat et ex député Georges Fenech.

Il suffit de se rappeler le tollé provoqué par les mots d’’Emmanuelle Mignon, chef de cabinet du président de la République, lorsqu’’elle avait déclaré en février 2008 au magazine VSD que les « sectes » étaient un « non problème ». Elle fut aussitôt clouée au pilori par les instigateurs de l’’hystérie « anti-sectes » et par des médias avides de controverse. Pourtant Emmanuelle Mignon pouvait à juste titre se prévaloir des conclusions des hauts fonctionnaires appelés à témoigner devant la commission d’’enquête parlementaire sur les « sectes » d’’octobre 2006, présidée par Georges Fenech. Citons quelques témoignages :

Direction centrale des RG : « … nous n’avons jamais affaire à 60 000 signalements, ni même à 30 000, mais tout au plus à quelques dizaines … »
Direction générale de la Police nationale : « J’’ai le sentiment que le phénomène […] n’est pas une forme de délinquance d’une ampleur de nature à devoir générer trop d’inquiétude. »
Direction générale de la gendarmerie nationale : « Depuis 2004, trente-sept procédures seulement ont été diligentées par les unités de gendarmerie. »
Ministère des Affaires Étrangères : « Dans ce vaste ensemble, je n’’ai trouvé trace que de 2 cas présentant un lien avec le comportement sectaire. »
Ministère de la Justice : « Nous nous sommes aperçus que [la problématique sectaire] était très marginale par rapport à l’’ensemble des autres problèmes que notre direction est amenée à gérer. »
– Selon le Ministère de l’’Education Nationale, sur 19 000 enfants ayant fait l’’objet de signalements, ceux qui étaient en danger à cause de mouvements sectaires « il y en avait 8. »
Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative : « Statistiquement, depuis les trois dernières années, nous n’avons pas eu de cas où nous ayons pu démontrer une mise en danger délibérée des mineurs. »

Leurs témoignages factuels n’’ont pas empêché le président de la commission, Georges Fenech, de continuer à affirmer dans les médias que 60 000 enfants étaient en danger.

Lutter contre les croyances

Sous couvert de lutte contre les « dérives sectaires », il s’’agit en fait pour les instigateurs de l’’hystérie, de lutter contre des croyances religieuses qui leur déplaisent.

On pense immédiatement au député apparenté communiste Jean-Pierre Brard, qui proposait la création d’’un « délit d’’appartenance sectaire » ou qui, lorsqu’’il était maire de Montreuil, jugeait bon d’’interrompre un service religieux pour vérifier le respect des conditions de sécurité, ce qui lui valut les foudres de la Fédération protestante de France.

On pense aussi aux préconisations de G. Fenech dans son rapport remis en septembre 2008 au Premier ministre, sur les « dispositifs judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires ».

Ses préjugés à l’’égard des nouveaux mouvements religieux apparaissent dès lors qu’’il les qualifie de « pseudo-philosophie ou pseudo religion » (p.11).

De plus, M. Fenech estime que tous les membres des minorités de pensée sont des victimes en faisant référence à un « mal endémique qui touche quelque 500 000 de nos concitoyens » (p.12). Cela montre qu’’il combat avant tout certains mouvements plutôt que leurs prétendues « dérives sectaires ».

Un esclave heureux

M. Fenech présume que chaque fidèle d’’un nouveau mouvement religieux est un incapable, même s’’il est majeur et sain d’esprit.

En effet, dans sa conception, les « adeptes » majeurs  qui « ne se considèrent pas comme des victimes » sont donc des victimes qui s’’ignorent ! Ils font partie du premier type de  «victimes de dérives sectaires » c’est-à-dire « les adeptes qui n’ont pas encore conscience d’être des victimes » parce « qu’’ils sont sous emprise mentale, etc.» (p.42) Selon M. Fenech, l’’individu qui adhère à un tel groupe est un « esclave heureux ».

Il préconise donc une mesure radicale  qui consiste à saisir les « juge(s) des tutelles », non sans avoir d’’abord sensibilisé ces magistrats afin qu’’ils puissent « exercer (leurs) attributions » conformément à la volonté de la Miviludes (p.42).

A aucun moment dans la réflexion de M. Fenech, il n’’est question de personnes ayant librement choisi une croyance et l’’adhésion à une Eglise !

Cette conception de l’’homme est en totale contradiction avec les fondements de notre droit positif qui repose sur la présomption qu’’un individu majeur est sain d’’esprit, ce qui a pour conséquence qu’’il est libre de ses actes, dans la seule limite du respect des lois.

Tout comme MacCarthy n’’apportait pas la preuve de la dangerosité des personnes qu’’il montrait du doigt, les instigateurs de l’’hystérie « anti-sectes » n’’apportent pas la preuve de la dangerosité des mouvements qu’’ils combattent.

Parce qu’’il présume que tous les nouveaux mouvements religieux sont des « sectes » dangereuses, M. Fenech n’a pas jugé utile, dans son dernier rapport, de démontrer qu’’il existe de véritables « dérives sectaires ».

Pour cette raison,  il ne s’’étonne pas qu’’en plusieurs décennies de présence sur le territoire français», il n’’existe qu’’un infime nombre de décisions de justice concernant ces « mouvements sectaires ». La pauvreté jurisprudentielle est telle en la matière que M. Fenech n’’a cité que deux décisions à l’’appui de son raisonnement.

A cette quasi absence de condamnations prononcées à l’’issue d’’un procès contradictoire, M. Fenech apporte une explication simpliste : selon lui, il s’’agit des « réponses insuffisantes apportées jusqu’’alors par l’’autorité judiciaire à la dénonciation des faits imputés à des organisations sectaires » (p.11) En clair, la justice a nécessairement été déficiente. En aucun cas on ne saurait envisager qu’’il n’’y ait tout simplement …pas d’’affaires.

Dès lors, il n’’existerait qu’’un seul remède : « susciter l’’indispensable synergie entre l’’autorité judiciaire et les différentes administrations susceptibles de connaître des phénomènes sectaires » (p.12) ; d’’où la vaste panoplie de mesures aussi dangereuses que liberticides qu’’il préconise.

Dénoncer le « contrôle de la pensée »

Joseph MacCarthy dénonçait le « contrôle total de la pensée » par les communistes.
De la même façon, la prétendue « sujétion psychologique » qui serait induite par les « sectes » n’’est pas une question technique. Ce concept relève en effet plus de la propagande idéologique que de la matière scientifique.

Il trouve son origine dans la théorie du lavage de cerveau popularisée par le journaliste  Edward Hunter, un spécialiste de la propagande employé secrètement par la CIA. Les livres de ce dernier affirmaient que durant la guerre de Corée, les communistes utilisaient des méthodes d’’endoctrinement contre les prisonniers américains.

Plus tard, des scientifiques ont démontré que le soi-disant conditionnement mental des prisonniers américains se résumait au fait de les soumettre à des contraintes physiques sévères avec menaces de mort à l’’appui en cas de non coopération. Le résultat apparent était que les prisonniers se conformaient aux exigences des communistes et paraissaient acquis à leur idéologie aussi longtemps qu’’ils demeuraient sous le contrôle de leurs tortionnaires. Mais, une fois ces prisonniers libérés, leurs témoignages ont montré qu’’ils n’avaient jamais été convertis au communisme.

Dans les années 1970, en dépit du fait que le prétendu lavage de cerveau des prisonniers américains n’avait jamais été prouvé de manière scientifique, le mouvement antisectes américain s’’empara de cette théorie qui devint son idéologie centrale pour expliquer les conversions à des mouvements religieux tels que Hare Krisna, le moonisme, la Scientologie etc. Son principal partisan, la psychologue Margaret Singer en fit un véritable cheval de bataille en partant du principe qu’’il était impossible d’’expliquer la conversion de jeunes gens à de nouvelles religions autrement que par le lavage de cerveau qu’’ils auraient subi.

En mars 1987, l’’Association Américaine de Psychologie (APA) qui est la référence mondiale en la matière, rejeta formellement les théories de Mme Singer.  Par la suite, plusieurs tribunaux rejetèrent les témoignages de Mme Singer, les qualifiant de « tentatives pour culpabiliser des pratiques religieuses ».

Après cela, il ne fut plus question dans les tribunaux américains de manipulation mentale, de lavage de cerveau, de  sujétion psychologique, de coercition mentale, de viol psychique, de modification mentale et autres théories fondées sur des préjugés idéologiques plutôt que sur des bases scientifiques.

Cela n’’empêcha cependant pas cette théorie fumeuse de s’’inscrire dans la loi dite About-Picard sous la forme de « sujétion psychologique ». Ce concept flou que le législateur n’’a pas défini en violation du principe de légalité, M. Fenech voudrait confier le soin de l’’interpréter à des experts partisans, spécialement recrutés pour discréditer les nouveaux mouvements religieux, et dont les conclusions seront connues d’’avance. Ces experts auraient pour unique mission de fournir une caution « scientifique » à la notion  de « sujétion psychologique » en l’’appliquant aux nouveaux mouvements religieux.

Rappelons qu’’au moment du vote de la loi About-Picard de nombreuses personnalités ont protesté contre l’’inscription dans la loi de ce concept flou. Par exemple François Terré, professeur de droit, membre de l’Institut, président de l’’Association de philosophie du droit, a qualifié l’’article 20 de la loi de « galimatias propre à alimenter des discussions sans fin » et a estimé que la nouvelle définition de la sujétion psychologique était « exactement pareille » à l’’ancienne, et tout aussi « dangereuse ». Quant aux « techniques propres à altérer le jugement », il déclara : « Mais tout le monde s’en sert de ces techniques, moi comme professeur, vous comme journaliste, la communication publicitaire, la télévision. Et tous les parents qui élèvent leurs enfants ! »

La création d’’un corps d’’experts partisans chargés d’’appliquer une notion non scientifique comme la sujétion psychologique est une dérive qui menace sérieusement la liberté individuelle et le droit à être jugé équitablement.

Instaurer une justice d’’exception

Puisque les magistrats sont fautifs d’’avoir jusqu’’ici très peu condamné, M. Fenech voudrait mieux les « sensibiliser ». Cela part du postulat pernicieux que tout comme les fidèles d’’un nouveau mouvement religieux, les magistrats ont besoin d’’assistance car ils seraient, sans elle, incapables d’’exercer leur tâche. Pour y remédier, M. Fenech préconise la diffusion « aux magistrats du parquet pour attribution et aux magistrats du siège pour information » d’’un « guide juridique de la lutte contre les dérives sectaires explicitant les quinze critères aujourd’’hui parfaitement identifiés » (liste des critères du rapport « Les sectes en France »  de 1996).

Il est étonnant que M. Fenech, ancien magistrat du siège, ne conçoive pas cette mesure comme une atteinte insupportable au principe d’’indépendance de la magistrature, outre le fait qu’’elle postule le manque de discernement intellectuel des juges dont on laisse croire qu’’ils seraient incapables de tirer les conséquences judiciaires d’’un rapport parlementaire dont toute la France a entendu parler.

Il faut dire qu’’en la matière, ils se sont montrés particulièrement récalcitrants puisque  l’’ensemble de la jurisprudence, tant judiciaire qu’administrative, a jugé que ce rapport parlementaire était dénué de toute valeur juridique et qu’’il ne pouvait servir de fondement à aucune action pénale ou décision administrative. (Cf. TA Rennes, 21/02/2002, n°02507 ; TA Caen, 2/10/2007, n°0500913 ; TA Poitiers, 13/06/2002, n°033040).

De plus, M. Fenech souhaite créer une sorte de tribunaux d’’exception entièrement spécialisés, comme pour la lutte antiterroriste. Il oublie cependant que, si un terroriste est de toute évidence un criminel, quelqu’’un qui fait partie d’un groupe en raison de ses convictions religieuses ne devrait pas être présumé délinquant (p.22)

M. Fenech renforce cette violation des droits fondamentaux en préconisant aussi des sessions de formations des magistrats du siège à la lutte contre les « sectes ». Lors de sa 58ème session, le Comité des Droits de l’’Homme, dans ses observations finales contre l’’Allemagne faites en application de l’’article 40 du Pacte de 1966 sur les droits civils, civiques et politiques, a formellement condamné ces formations :

« Il (le comité) recommande à l’’Etat partie de mettre un terme aux séances de « sensibilisation » des juges contre les pratiques de certaines sectes particulières » (CCPR/C/79/Add.73, 18/11/1996).

Lutter contre toute forme de prosélytisme

Tout comme MacCarthy était obsédé par l’’infiltration des « rouges » dans tous les rouages de la société, les instigateurs de l’’hystérie anti-sectes sont obsédés par le prosélytisme et « l’’infiltration ».

La sénatrice Dinah Derycke, répondant aux critiques américaines sur la loi About Picard « pour renforcer la prévention et la répression des groupes sectaires » s’’était indignée lors du débat au Sénat le 16 décembre 1999 contre « le Département d’’Etat américain, qui compte dans ses rangs des adeptes de la Scientologie ». Dans l’’hémicycle de l’’Assemblée nationale, le député Philippe Vuilque a prétendu : « on sait que la haute administration américaine est en partie vérolée par la Scientologie ». Pour expliquer les critiques de la Fédération Internationale d’’Helsinki (IHF) basée à Vienne, A. Vivien, alors président de la MILS (mission interministérielle de lutte contre les sectes), avait suggéré que cette organisation respectée des droits de l’’homme était « tombée entre les mains » d’’une secte. Aaron Rhodes, directeur de l’’IHF, lui avait répondu : « Je suis embarrassé pour vous et pour vos concitoyens français par le recours que vous faites à des méthodes de dénonciation et d’’insinuation qui nous rappellent celles dont nous faisons parfois l’’objet de la part de régimes totalitaires et rétrogrades. »

En 2001, Alain Vivien, écrivait dans le rapport annuel de la MILS, en réaction aux rapports annuels sur les Droits de l’’Homme du Département d’’Etat américain critiquant l’’intolérance religieuse en France : « Il n’’est sans doute pas excessif de penser que, parmi les rédacteurs de ce patchwork baptisé rapport, figurent quelques adeptes infiltrés. »

En plein Maccarthysme, les services secrets américains et le FBI étaient mobilisés pour surveiller toutes sortes de personnalités, soupçonnées d’’activités subversives ou de contacts avec des individus subversifs.

De la même manière, tout au long du rapport de M. Fenech, on relève un désir obsessionnel de contrôle et de surveillance des mouvements minoritaires. Ainsi, au nom de la «vigilance » (p.11), M. Fenech n’’hésite pas à recommander d’’accroître la « surveillance de l’’activité sectaire sur Internet » par les services de renseignement de l’’armée (p.23-24) !

Dans le même ordre d’’idée, la surveillance des « sites en trompe oeil qui se présentent sous forme de plate-forme universitaires ou de recherches qui dénoncent des prétendues atteintes aux libertés », relève de l’’entrave discriminatoire à la liberté d’’expression. On n’’applique en effet pas le même régime aux associations antisectes qui passent leur temps à discréditer ces mouvements religieux, une telle politique souhaitant manifestement favoriser cette propagande antireligieuse et bannir toute opinion contraire, même celle des universitaires.

Les instigateurs de l’’hystérie anti-sectes n’hésitent pas à dénoncer publiquement ceux qu’’ils soupçonnent de sympathie « pro-sectes », tout comme MacCarthy dénonçait publiquement ceux qu’’il soupçonnait de liens avec les « rouges ». Le député J.P. Brard, bien connu pour son militantisme à l’’encontre des minorités de conviction, est allé jusqu’’à mettre récemment en cause une membre du Conseil constitutionnel. Celle-ci, rapporteure du dossier électoral de Georges Fenech, procédure qui a abouti à l’’invalidation de son élection et à son inéligibilité, s’est vu accusée d’’avoir subi l’’influence des convictions de son mari. Celui-ci, avocat, est en effet défenseur des Témoins de Jéohovah. J.P. Brard a ensuite dénoncé un autre ex-membre du Conseil constitutionnel, l’’éminent professeur de droit Jacques Robert.

Le président de l’’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a réagi avec fermeté à la tribune : « Je tenais à dire que je d’ésapprouve profondément les propos qui ont été tenus », même s’’ils « sont évidemment couverts par l’’immunité prévue par l’’article 26 de la Constitution ». « Pour autant, il ne me semble pas admissible d’’abuser de cette immunité. Celle-ci est destinée à garantir la liberté de parole (…) et non à tenir des propos contre lesquels les victimes ne peuvent faire valoir leurs droits », a-t-il ajouté.

Le rapport Fenech et les propositions des instigateurs de l’’hystérie anti-sectes, s’’ils étaient mis à exécution, feraient de la France un des Etats les plus liberticides de la planète en matière religieuse, et la placeraient de facto au même rang que les pays totalitaires qui piétinent les droits fondamentaux. Rappelons que dans ces pays, un mouvement religieux qui ne plaît pas aux autorités est toujours qualifié de « secte » par ces dernières. Ainsi l’’Iran a salué la loi française About-Picard et a affirmé s’’inspirer de ses principes dans sa lutte contre les Bahai’s. La Chine a fait de même avec le mouvement Falun Gong.

Mais MM. Fenech, Brard et consorts devraient méditer l’’histoire récente. Le sénateur MacCarthy  a fini par tomber en disgrâce lorsqu’’il a pris pour cible un général très populaire, le général Marshall. Le sénateur fut finalement condamné par le Sénat américain. MM. Brard, Fenech et consorts pourraient eux aussi connaître un tel sort. Le Maccarthysme avait érodé les libertés aux Etats-Unis. Sous prétexte de protéger la nation d’’infiltration communiste, les agents fédéraux avaient attaqué des droits individuels et accru le pouvoir de l’’Etat dans les studios de cinéma, les universités, les syndicats et beaucoup d’’autres institutions indépendantes.

Nous faisons face à un danger semblable en France. L’’hystérie générée autour du « problème des sectes » est utilisée pour faire adopter des lois d’’exception restreignant la liberté de conscience et justifier une législation spécifique limitant les libertés dans les domaines de l’’éducation, de la santé et même de la justice.

Il y avait toutefois une différence entre « la peur des rouges » et « la peur des sectes ». McCarthy pouvait définir le mot « communiste ». Les inquisiteurs « antisectes » d’’aujourd’’hui refusent de définir ce qu’’est une « secte », ce qui ouvre grand la porte à tous les abus. La députée Catherine Picard, co-auteure de la loi About-Picard, n’’a pas perdu de temps en déclarant après le vote de la loi le 30 mai 2001 qu’’elle s’’appliquait à tous les groupes, « spirituels, ethnologiques  (ou] philosophiques ». Elle a clairement exposé son objectif lors d’une interview sur CBN News, en proclamant que le prosélytisme, une liberté fondamentale garantie par la Convention européenne des droits de l’’homme, était illégal : « Le prosélytisme n’’est pas autorisé par le gouvernement français. Quand des groupes religieux parlent de leur droit de convertir – l’’administration locale peut autoriser de telles activités, mais en réalité de telles pratiques sont illégales ».

Quelle sera la prochaine cible ?

Allons-nous enfin apprendre les leçons de l’’Histoire ?

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